On a beau être en apesanteur, le poids des êtres et des corps aura rarement été aussi prégnant que dans ce nouveau film de Claire Denis. Un poids dont il faudra évidemment se délester au maximum (à un moment donné). High Life est aux antipodes du space opera auquel la science fiction nous a habitué (et même à l’opposé d’un Gravity par exemple). Il faut faire l’effort (d’imagination et d’introspection) pour se laisser aller à cette idée, assez vertigineuse, d’une vie humaine en dehors de toutes contingences (ou presque). Réduit au minimum, un vaisseau boîte, quelques combinaisons, un ersatz de nature terrestre sous brumisateur, nous voilà plongé dans le néant absolu, coincés comme des animaux en cage. Un questionnement lucide et sans concession sur la nature humaine, ses pulsions, ses humeurs, son devenir. Le casting est somptueux, la musique de Stuart Staples intrigante, et la photo de Yorick Lesaux singulière. Du grand Claire Denis. Du (très) beau travail !