Puisqu'il ne s'agit pas de science-fiction, il faut prendre le film comme une fable, et ne surtout pas chercher la vraisemblance ou le réalisme. Parabole sur la société, la tour de Babel, l'hybris, Dieu, la lutte des classes...
Le concept est prometteur, et l'on trouve dans le film des idées subversives que l'on n'a généralement l'occasion de lire que dans un roman.
Certaines images sont superbes (les plans du gratte-ciel), et le casting lui-même était alléchant.
Cependant, le film aurait gagné à être une œuvre de science-fiction, justement, à la logique interne plus grande, permettant une plus solide suspension d'incrédulité. Ici, l'opposition entre le monde extérieur et le building ne fonctionne pas, risquant ainsi de sortir le spectateur de l'histoire.
Mais les deux principaux problèmes viennent de la narration et des acteurs (ça fait beaucoup).
La progression du récit est mal gérée, avec des accélérations peu maîtrisées et des lenteurs qui laissent perplexes. On sent que le roman a été difficile à adapter. On imagine aussi que le réalisateur a lu le roman et considéré comme négligeables certaines zones d'ombre qu'il n'a pas jugé bon de faire figurer au montage final.
Les acteurs, eux, sont souvent en roue libre et semblent ne pas savoir quelle direction prendre. Luke Evans, Jemery Irons, et surtout James Purefoy, livrent des compositions peu abouties.
C'est dommage, le film aurait pu s'inspirer davantage d'Orange mécanique... ou de Dredd, mais reste finalement en deçà de son propre sujet.