Trois petits tours et puis s’en vont : Senior Year, conclusion attitrée de la trilogie High School Musical, met un terme aux excentriques aventures de Troy et consorts et… de nos souffrances avec. Du moins était-ce la délivrance attendue après deux téléfilms d’une qualité plus que discutable et, surtout, d’un immodéré goût pour la guimauve sentimentale : cependant, force est de constater que la réalité n’est parfois pas aussi binaire.


Car au rayon des nouveautés, le fait que ce dernier opus soit un véritable film change grandement la donne : dès ses premières images, placées sous l’égide d’un match de basket mal embarqué, la différence saute littéralement aux yeux. Le ralenti sur le faciès suant de Troy peut paraître anodin, mais l’effet est percutant à l’échelle de la saga : nous nous surprenons à espérer davantage. Une maigre et tangible étincelle d’intérêt survient, en dépit de ses évidentes prétentions chorégraphiques et musicales (tant pis pour le match).


Mais ne nous méprenons pas : Senior Year possède peu ou prou le même discours que ses prédécesseurs. Du niais en veux tu en voilà en somme, et l’étau inexorable d’une réalité s’échinant à séparer ses protagonistes… à moins que ce ne soit ceux-là mêmes qui se compliquent la vie ? Sans s’appesantir sur les dilemmes lassants du couple phare du show, la « réussite » de cet opus se mesure plutôt à l’aune de ses figures secondaires : Ms. Darbus troque son costume de prof « dragon » unidimensionnel pour un soupçon de nuance bienvenue, tandis que le paternel Jack Bolton va initier le meilleur dialogue de la trilogie (pas difficile me direz-vous, mais tout de même).


L’outrecuidance d’une Sharpay tend également à s’atténuer, sans pour autant se volatiliser, dans le sillage d’une trame délaissant les coups fourrés forcés du second téléfilm : si l’on passe outre la sous-intrigue inutile à souhait de l’assistante manigançant dans l’ombre, Senior Year s’attache ainsi une certaine forme de maturité inespérée. Un tomber de rideau honorable en somme, qui sans jamais se départager de ses bons sentiments prédominants constitue une énigme : car sous ses allures d’O.V.N.I. frappadingue, son discours préformaté à l’extrême nourrit un paradoxe des plus curieux.

NiERONiMO
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le 16 janv. 2021

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