"There can be only one."
On peut reprocher énormément de choses au film Highlander: d'avoir engendré les plus mauvaises suites de l'histoire de l'humanité, d'avoir permis la carrière d'Adrian Paul, d'avoir popularisé...
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Highlander sorti en 1986 fut un bide à l’international hormis en France où il connut un petit succès sur les grands écrans. Cependant, le film gagnera ses galons lors de sa sortie en VHS et commencera alors à se construire une côte de popularité grandissante qui dépassera le monde cinéphile jusqu’à être considéré aujourd’hui comme un film quasi culte. Il faut dire que rien ne prévoyait une telle affection de la part du public lorsque ce projet pris forme dans lequel on retrouve le metteur en scène Russell Mulcahy à la direction qui, malgré une carrière en forme de montagnes russes, est un artisan reconnu dans le métier. A l’époque, il pouvait s’appuyer sur une expérience solide dans la réalisation de clips notables et sur son premier film Razorback (1984). Un illustre inconnu donc qui parviendra pourtant à se faire un nom avec Highlander. Beaucoup craignaient une série Z ridicule proche du nanar, il n’en est rien grâce au talent de son metteur en scène. Ce dernier va rendre une copie qui dépassera les attentes avec son savoir-faire de la caméra et en apportant du rythme ainsi qu’une mise en scène stylisée qui apporte un rendu particulier à cette histoire. Le récit revient sur la vie de Connor MacLeod interprété par Christophe Lambert qui n’est pas encore l’acteur ringard que l’on connait et va même proposer une prestation tout en justesse de ce guerrier écossais immortel du XVIème siècle qui va traverser les époques. Tué lors d’une bataille face à son ennemi, il va pourtant s’en remettre et sera banni par son clan. Isolé, il trouvera l’amour mais celui-ci sera confronté à l’immortalité de cet homme et de la perte de sa femme, un évènement qui va l’obliger à mener une vie solitaire. On le retrouve désormais à l’époque moderne dans lequel un duel nous est annoncé dès les premières minutes contre son ennemi de toujours aux sombres desseins campé par l’imposant Clancy Brown. Cependant, son destin sera chamboulé par la rencontre d’une femme qui va l’emmener à revoir ses convictions. Le réalisateur parvient à jongler entre les différentes époques avec une certaine réussite sans perdre le spectateur dans sa narration avec des transitions intelligentes entre le monde moderne et les retours dans le passé. Il met également en place une enquête policière permettant d’en savoir plus sur le personnage de Connor MacLeod. L’utilisation des lumières rappelle forcément l’expérience de son metteur en scène dans la réalisation des clips et certains plans permettent d’iconiser ces personnages. Le film a malheureusement pris un coup de vieux à travers certaines séquences à commencer par ses combats qui semblent plus factices et manquent cruellement d’épique. On pense aussi à certains dialogues qui ont terriblement vieilli. Le film est finalement très inscrit dans les années 80, d’un autre côté cela lui permet d’avoir un certain cachet. Que dire de la musique de Michael Kamen accompagné du célèbre groupe Queen. Certaines musiques sont aujourd’hui restées dans la mémoire collective et sont facilement identifiables. Elles magnifient certaines scènes et apportent même de l’émotion (il est par exemple difficile de ne pas rester insensible lorsqu’on entend le thème Who Wants To Live Forever). Par ailleurs, il faut souligner la présence au casting de Sean Connery, ce n’est clairement pas son rôle le plus emblématique mais son duo avec Christophe Lambert dans cette relation maître et élève fonctionne plutôt bien grâce à l’alchimie des deux acteurs. Il lui fera alors découvrir leur appartenance à une caste d’immortels dans le monde qui doit se battre contre leurs ennemis afin de protéger l’humanité. Il est dommage que le personnage de Connery ne soit pas mieux traité, il donne le sentiment de faire acte de présence. Malgré ces maladresses, Highlander est parvenu à déjouer les pronostics en proposant une histoire globalement passionnante même si le film s’essouffle dans sa deuxième partie avant la confrontation finale. Il est dommage que ce premier volet ait connu des suites pour le coup nanardesques toutes plus inutiles les unes que les autres qui viendront gâcher l’univers mis en place.
Créée
le 25 mars 2021
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