Il était une fois, dans le royaume de Cœur d’acier, un affreux démon qui semait la terreur dans la population, engloutissant les voitures sous un torrent de lave. Tout le monde pense que la princesse-sorcière Cœur est responsable de ces malheurs. Pour prouver son innocence, Cœur décide d’arrêter le démon, grâce à une tablette magique et un ami-pirate…
Et subitement le conte bascule dans la réalité. A moins que la réalité ne soit le conte. Avec Hirune Hime, Kenji Kamiyama signe un film d’animation onirique réussi, à la frontière du rêve, dans la droite ligne de la tradition japonaise de ces dernières années. On ne peut s’empêcher de penser à l’exemple de Your Name (Makoto Shinkai), carton d’entrée à sa sortie en août 2016, qui comme Hirune Hime mène son intrigue sur plusieurs niveaux géographiques et temporels.
Ici, le conte techno-futuriste s’entrecroise habilement avec une course-poursuite à rebondissements. L’animation est fluide, imaginative. Les scènes aériennes se détachent particulièrement par leur beauté et leur créativité.
Seule ombre au tableau, la galerie de personnage, au manichéisme sans nuance : si on accroche immédiatement avec l’héroïne Kokone, lycéenne énergique et débrouillarde, le personnage du méchant en chef convainc beaucoup moins par sa prévisibilité.