Hollow Man avait pour lui son idée centrale fantastique : la frontière entre le monde du visible et de l'invisible et les dilemmes moraux qu'elle entraîne : voler quelque chose sans être vu, est-ce considéré comme du vol ? Tant que le personnage est invisible, il l'est aussi par la société et "il n'a plus à se regarder la tête dans un miroir" chaque matin.
La première partie, celle de la conception du projet est très convenable et certainement la plus intéressante du film.
Verhoeven pose le cadre de son récit, on y découvre un personnage brillant mais arrogant qui veut révolutionner la science et devenir un concept à part entière.
En devenant invisible, il devient un sorte de Dieu intouchable, il peut se permettre d'entrer dans une salle où une jeune fille se déshabille sans être inquiété par le dilemme morale et constitutionnel de la Loi.
Il n'y a plus de Loi car il ne possède plus les mêmes caractéristiques qu'un être humain.

La patte Verhoeven est ici très présente ainsi que ses thèmes récurrents : l'informatique et ses écrans qui portent des images comme on a pu le voir dans son dernier film Elle, la forte tension sexuelle ainsi que la violence.


Verhoeven avait un thème en or : entre la Loi et la morale, qu'est ce qui fait qu'on respecte les règles ?
Et surtout, la grandeur de l'invisible fait-elle d'un individu lamba un Dieu ?
Ces questions sont traités très superficiellement et l'aspect psychologique des personnages pouvant mettre de la tension est ici totalement mis sous sellette.
La première partie posant le cadre, la seconde partie aurait pu être très intéressante : on aurait pu voir comment le personnage met en place son pouvoir, comment il s'en sert et comment ce superplus de pouvoir peut entraîner la mégalomanie voire la folie du sujet en question.
Hélas, les 40 dernières minutes sont bâclées à travers un combat final superficiel et insipide où l'on ne comprend pas pourquoi le personnage principal agit de la sorte.
Rien n'est crédible et le film n'arrive pas à exploiter les quelques thèmes qu'il a exposé.
Un film lamba moyen correct mais une petite déception au vu du travail de Verhoeven, au vu du réalisateur on pouvait clairement s'attendre à mieux.

PierreDescamps
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le 11 juin 2016

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PierreDescamps

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