Le moins qu'on puisse dire, c'est que pour son retour au long métrage, Leos Carax ne fait pas les choses à moitié : pour du peu commun, c'est du peu commun ! Très rapidement, Holy Motors s'impose comme un curieux objet, indéfinissable, impénétrable, pas très éloigné de l'univers érotico-esthético-métaphysique de David Lynch. Le rythme est lent, le scénario trouble, le cheminement imprévisible, et Carax tente d'emmener le spectateur vers de doux objets fascinants, telle cette séquence sensuelle de danse tournée en dérision au final, ou quelques autres séquences sur la mort, avant un final d'une ironie admirable. Hélas, à trop faire dans le mystique, Carax nous perd parfois au détour de quelques autres séquences, elles, plus difficiles d'accès, plus perturbantes, plus difficiles à accepter, comme celle d'Eva Mendes et du personnage de Merde, et perdre un spectateur dans un spectacle d'envoutement permanent, c'est forcément desservir le film dans le pire sens du terme. Un défaut qui gâche un peu la poésie et la mélancolie du film (la scène de Kylie Minogue est superbe), un Holy Motors qui par ailleurs doit également beaucoup à Denis Lavant et Edith Scob.
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le 14 sept. 2012

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