Arrêtons de se prendre pour ce qu'on n'est pas.
Attention film dangereux! On vous retourne le cerveau à coups d'horreurs bien pensées pour dénigrer le cinéma et à plus grande échelle la vie dans sa globalité. Explications.
On passe 24h (environ) dans la peau de Monsieur Oscar. Ca ressemble à un nom d'emprunt, mais on se dit pourquoi pas?
Puis lui décide de s'amuser, sans nous, tout seul dans sa paranoïa.
Ici, il se déguise, change de peau, sans complexes et sans se poser de questions. A travers des dossiers qu'on lui donne, il se complaît dans les personnages qu'il se crée, au fin fond de sa grande limousine.
Et là, c'est le drame, la bêtise humaine dans toute sa splendeur. Il accomplit les choses les plus atroces dans le seul but d'assouvir ses besoins d'homme frustré par une nature qui n'a pas répondu à ce à quoi il aspirait.
Le plus dangereux dans ce film, ce n'est pas le personnage ni les rôles qu'il tient, mais c'est tout bonnement d'avoir pensé ce scénario et d'avoir réalisé ce film. Sur une heure et demie, on fait un espèce d'apologie cachée de la violence et de la porte ouverte aux fantasmes les plus inavoués. Cette espèce d'orgie de la brutalité glisse vers la grosse partouze de l'horreur.Le sexe côtoie le sang. Point de larmes, mais des armes.
Vous voyez un homme à moitié nu encagoulé à proximité du Fouquet's et vous trouvez ça normal? C'est même toute la société qui est coupable d'irréalisme ici, alors qu'on cherche la dénonciation. Illogique.
L'homme bouffe des fleurs dans un cimetière, et tout ce qu'il peut trouver. Eva Mendes se laisse faire par un parfait inconnu sale et répugnant, et quand il doit mourir, il ne meurt quand même pas.
Tout ceci est insupportable, mais le sens de la curiosité, qui s'est longtemps battu avec l'ennui et l'agacement, prend tout de même le dessus. On reste donc, pour arriver à la fin. Et là, se fait la révélation, et les ficelles sont dénouées. Sans trop en dire, on comprend que ce film est "Hostel" mais au côté gore et sanglant inavoué.
Tapons sur le capitalisme sans le dire histoire d'être bien vu, mais envoyons des piques au cinéma. C'est très prétentieux comme oeuvre mais c'est concevable que des personnes aient pu apprécier.
Trois choses m'ont décidé à monter à ... 2 : "Venez visiter mon site", le plan-séquence dans l'église (c'est barré bien sûr, mais cela a une certaine poésie contrairement au reste) et la fin révélatrice.
Autour, c'est de la connerie pure, l'obscurité dans laquelle on ne souhaite pas plonger.
Un film à métaphores qui se transforme finalement en sorte d'oxymore pitoyable. Pour rattraper ceci, je crois que je vais me foutre devant un navet, style Camping. Au moins, c'est concret et ça ne se cherche pas un élitisme cinématographique qui se veut faussement provocateur.