Un film de Noël en plein mois de mai, je sais, ça tient du blasphème, mais pour ma défense, je ne savais pas d'abord, pis je le reverrai dans sept mois, comme ça j'efface ma faute...

Cary est un ange, ça nous le savons tous, mais un vrai là, un ange qui fait traverser les aveugles et rattrape les landaus fous in extremis, même qu'à l'approche de Noël, il a du boulot avec David Niven, un évêque d'une de ces sous-religions barbares d'outre-atlantique qui se ronge les sangs pour fabriquer une cathédrale et qui en délaisse dangereusement sa Loretta Young d'épouse...

Cary en ange a quelque chose de merveilleusement diabolique, je m'identifie beaucoup, allez savoir pourquoi... En plus, c'est merveilleux comme toutes les femmes tombent amoureuses de lui, de 7 à 77 ans, mais qui pourrait les blâmer pour cela...

C'est une sorte de sous-La vie est belle à qui Capra manquerait terriblement, mais qui passe sans peine, même si Koster n'est pas toujours très finaud.

C'est absolument réjouissant de voir Cary venir aider Niven et passer son temps à dragouiller à la place ouvertement son épouse de lui faire vivre les meilleures heures de sa vie à coup de chorale d'enfants, de restaurant français (Dieu du ciel, Cary qui parle français, j'ai failli m'évanouir d'orgasme...) et de patin à glace débridé...

Cary à certains pouvoirs angéliques, mais il les utilise toujours parcimonieusement, pour bloquer un évêque sur une chaise et profiter de sa femme en solitaire, c'est bien pratique, pour remplir à volonté les verres d'alcools aussi, j'en avais les larmes aux yeux...

Il y a James Gleason, un habitué de Capra, tiens, en chauffeur de taxi merveilleux, il y a de vieilles commères insupportables, une milliardaire moins revêche qu'il n'y parait, des domestiques semblant sortir d'un Disney ( Elsa Lanchester est absolument merveilleuse...) et il y a Cary qui joue de la harpe...

Alors, bien sûr, c'est gentiment mièvre comme un film de Noël, on se serait bien passé du sermon obligatoire et Loretta n'est pas assez jolie pour donner du corps à son rôle, mais baste ! je n'avais jamais vu Cary comme ça, c'est époustouflant et les âmes pures sauront goûter sans peine tout le sel de cette charmante comédie sucrée.

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le 20 mai 2013

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Torpenn

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