Je veux seulement que vous m'aimiez

Même si je commence à déceler les coutures du cinéma de Nakache et Toledano (petite montée piano, scènes conviviales parfois naïves pour désamorcer le drame précédent, personnages toujours bienfaisants…). Force est de constater qu’ils apportent toujours de la bienveillance à leur sujet et donc un cinéma profondément humain. Et même lorsque l’on a vu l’ensemble de leur filmo, et que le montage puisse parfois paraître artificiel, il en résulte un exercice d’équilibriste très maîtrisé. On évite de tomber dans le pathos d’un côté tout en contournant la comédie grasse. Même Alban Ivanov en rabbin n’est pas aussi exaspérant que dans le dernier film de Grand Corps Malade.

Reda Kateb est impressionnant une fois de plus. J’ai plus de mal avec Vincent Cassel en survêtement par contre. Mais il y a au cœur du récit une très belle relation entre Bruno et Joseph (joué par un véritable autiste). En ça, je trouve le geste très beau car le sujet s’accorde et participe à la forme du film. Bon par contre, j’ai l’impression qu’ils manquent systématiquement cruellement d’idées pour clôturer leurs oeuvres.

Hors Normes n’est pas un grand film, il n’en a jamais eu la prétention. Et je pense préférer Nos Jours Heureux, Intouchables et même Le Sens de la fête (pour une proposition plus osée et sortant de leur zone de confort). Mais on ne peut que saluer la démarche de mettre en avant les héros de l’ombre. Ceux qui regardent là où tout le monde ferme les yeux. C’est le cinéma français populaire que j’aime. Celui qui sait faire rire et aimer simultanément.