Toute la partie Wedding d'American Pie, troisième du nom, ajustée à la durée d'un long-métrage profitant de l'heureux évènement pour réunir un casting de jeunes trentenaires s'étant pas mal croisés individuellement depuis le début des années 2010, à commencer par le duo Kendrick-Plaza, meilleures amies dans la Réalité, qui faisaient partie toutes deux du petit Monde de Scott Pilgrim.
On sait tous très bien à quoi s'attendre avec ce genre de production faisant la part-belle à l'adulescence américaine et ce film nous le livre avec conviction et bonne humeur, guidé par un quatuor comique détonnant dominé par une Aubrey Plaza qui persiste et signe dans le registre de la femme portée sur la chose contre un Adam Devine qui s'inscrit en digne héritier de Sean William Scott, avec toute la lourdeur et les grimaces que ça implique. Toujours est-il que c'est cette paire qui remporte le morceau tandis qu'incombent à Anna Kendrick et Zac Efron les envolées les plus "matures/remises en question" propre au produit, mais qui ne viennent cependant pas gâcher l'ambiance outre mesure.
A ce titre, le rythme est assez soutenu, même si l'on devine peut-être Anna K. moins à l'aise (et plus pudique) dans le registre de la comédie paillarde que ses partenaires, et rares sont les minutes du métrage sans une grosse bêtise lâchée, un gag plus graphique, une référence pop-culturelle ou une mimique de Mike. Même les seconds rôles apportent leur petit lot de fantaisie, comme l'entreprenante cousine Terry ou le masseur. Les futurs époux sont, forcément, plus posés que le reste de la bande, le mari servant en priorité de contrepoids responsable à ses deux beaufs, la mariée plus de souffre-douleur malgré elle des évènements, sans que ça n’entache réellement leurs épousailles... Comme quoi il demeure des institutions que même la comédie grasse ne saurait profaner (quoique que... Crazy Dad...).
L'humour du film est à l'avenant, ça tombe très souvent dans le réchauffé (l'ecsta, le discours...), tout en sachant esquiver quelques clichés en nous faisant croire le contraire (la non-prise de laxatif), mais le haut-débit de vannes (bien évidemment, la VF mange des jeux de mots difficilement adaptables. Déjà qu'ils ont galérés pour trouver le titre français de cet, anciennement, Incouchables...) et l'alchimie entre les personnages permet facilement de s'éclater avec eux et, de par le fait, le film. Mention spécial à la scène de susurrage avec une Aubrey Plaza on fire, la visite de lieux de tournages en quad (bien que l'on constate facilement que la Fox n'a pas pu gratter les droits musicaux adéquat) et toute la partie dans le spa, certainement une des séquence qui renvoie le plus à l'ambiance des American Pie, avec tout le montage de sauvetage sur le son de The Darkness... Dur de ne pas s'y croire à nouveau là!
Pour les amateurs du genre, comme le veut la formule consacrée.