Dernier gros cru avec Mel Gibson avant sa période de vaches maigres et son retour par la petite porte, dans des rôles souvent pathétiques (comme quoi les complots sémites, ça marche à Hollywood). Il y campe un père inspecteur de police droit dans ses bottes, un peu seul depuis que sa fille ne l'a pas contactée depuis plusieurs mois, bossant dans diverses associations militantes écologistes. Et voilà qu'elle se fait bousiller le soir de son retour à la maison. Une affaire qui sent le souffre...


L'intensité dramatique est là, il n'y a pas à en douter. Dans la mort et le deuil de la fille, le film assume une certaine dignité, et prend le temps de mettre posément en place son intrigue. Ceci dit, il trébuche déjà quand il nousprésente le méchant de service : un dirigeant de fabrique de combustible nucléaire qui fait manifestement preuve de psychopathie chronique (en demandant à un père endeuillé ce qu'il ressent, histoire de pousser la cruauté gratuite un peu plus loin). A partir de là, le film devient complètement surréaliste, à vouloir souligner l'implication du gouvernement dans la protection du chef d'entreprise assassin qui empile sans arrêt les cadavres en comptant sur la complicité des costards de la CIA. C'est surtout très hypocrite et totalement non fonctionnel, d'imaginer que des institutions publiques convrent ainsi les agissements d'un CEO privé qui n'agit que sur ses propres initiatives (une campagne de presse pour le décrédibiliser, et voilà un nouveau directeur élu qui repart pour engager les contrats). Le film se plaît donc à jouer les paranos en mettant l'ombre de la grosse machine d'état derrière, tout en prenant des directions bien sommaires quand il s'agit de parler de justice. C'est là que le film a planté le clou et m'a totalement fait pencher dans le mauvais avis : la bonne loi du talion bien sale, qui nous fait faire exploser la cervelle de cette vermine d'hommes de mains et du patron, histoire de bien nettoyer toute la chaîne de commandement. Ce n'est pas tant que la violence soulage, mais elle est employée de façon si stérile, au service d'une histoire si simple et bancale que ce n'est pas la peine de prendre la défense de cette austérité des peines de mort. Elles tiennent de l'instinct et cette histoire n'en vaut tout simplement pas la peine (un peu comme Sabotage, qui lui donnait déjà un indice dans son titre).

Voracinéphile
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le 2 oct. 2015

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