Horsehead est une surprise. Beaucoup moins film d'horreur que film fantastique, le film de Basset bluffe par la qualité et l'originalité de ce qu'il délivre : le visuel (déférent -et non pas référent- à un certain cinéma d'épouvante d'exploitation des 70's) impressionne lors des scènes oniriques, des thématiques fortes (de la maternité à toutes les formes de transmission familiale) traitées via le symbolisme des plans et la matière-cinéma elle-même plutôt que par les prémisses d'un scénario minimaliste (et c'est une très bonne chose), une bande son cousue main dont la modernité des pulsations technoïdes s'entrechoquent avec des images gothiques ou giallesques à l'ADN daté. Un reproche néanmoins : le film souffre de la générosité du premier film et pêche parfois par excès. Une impression de boursouflement dans le montage beaucoup trop cut résiste à la fluidité de l'ensemble. Mais ne boudons pas le plaisir de ce spectacle inédit dans le paysage cinématographique français et, si tant est que notre sensibilité résonne avec celle du film (avouons-le, c'est LA condition pour profiter du voyage trippal proposé par Romain Basset), profitons de l'opportunité de se rafraîchir le regard avec un film de genre unique.