Don't mess with spirits... Moins catastrophique que prévu, Host se pose gentiment entre ses prédécesseurs Unfriended (2014) et Friend Request (2016), et surclasse carrément la tentative (atroce) de thriller français sur visio : Connectés (2020). Ici, nous retrouvons une bande de jeunes filles qui se connectent chacune depuis leur ordinateur pour faire une séance de spiritisme avec une médium, et communiquer avec un esprit d'un proche, sauf qu'une miss va se croire plus maline en se moquant de l'esprit qu'elle invoque à la légère... Et l'hécatombe commence. On commencera cette critique en donnant le principal argument en défaveur d'Host, puisqu'il s'agit justement de la justification de cette hécatombe. On a l'impression que les scénaristes ont voulu chercher trop compliqué ("Si on invoque un esprit pour de faux, on invite des esprits maléfiques à se montrer"... On ne voit pas bien le rapport, mais bon), alors que la simplicité (l'esprit dont on s'est moqué veut se venger) était largement suffisante pour un petit téléfilm de cinquante minutes. Hormis cet élément casse-gueule du scénario, on avoue avoir été agréablement surpris par la qualité du téléfilm : beaucoup de trucages bien faits (les meubles qui s'ouvrent avec la vaisselle qui tombe, les chaises qui bougent), des bruitages plutôt bons (le grésillement des micros dû au volume monté à fond est une bonne idée pour stresser le spectateur, en tout cas plus sympa que le silence complet ennuyeux des films précédents), des actrices investies dans leur rôle, et un film qui a su s'arrêter à temps. Le démarrage est un peu mou (il faut attendre bien vingt minutes sur les cinquante avant qu'on entre dans le vif du sujet), mais une fois lancé, les idées horrifiques s'enchaînent sans temps mort (mauvais jeu de mots assumé). On aura même sursauté une fois pour le "fond d'écran" qui s'ouvre par intermittence sur
le visage fracassé d'une copine
et pour
la main
qui surgit du hors-champ à la dernière minute. On est même content du self-control du film sur le nombre de jumpscares (étant bon candidat pour bondir du fauteuil au moindre "bouh"... On n'a pas fait, pour une fois, le kangourou), ce qui le place largement devant certaines productions de cinéma actuelles. En toute modestie et sans être irréprochable, Host parvient à surclasser ses prédécesseurs "d'horreur sur ordinateur" au budget dix fois supérieur.