Tout ce qui manquait au 1er volet !
Le premier volet, laissait une interrogation quant à l’équilibre mental d’Elie Roth. Autant de volonté à montrer la perversité humaine et nous infliger une violence aussi gratuite relevait soit d’une démarche de purement mercantile soit d’une réelle pathologie. Toutefois, ce film laissait entrevoir un auteur qui possède son propre imaginaire et un univers spécifique. C’est sur cet embryon que je me suis décidé à voir le second volet, également sur le ressenti positif du public. Bien m’en a pris.
Hostel 2 est une œuvre profondément inspirée et particulièrement aboutie. Elie Roth se fixe un cadre extrêmement établi pour exploiter au mieux l’histoire de cette organisation secrète. Il s’est débarrassé totalement des aspects « teen movie » et nous plonge dans une ambiance très seventies pour un film qui cultive les mythes de l’horreur. Sur le visuel, la référence au cinéma gothico horrifique italien sert de trame. Même malaise constant jusqu’aux scènes les plus ordinaires. On y croise Edwige Fenech ou Ruggero Deodato véritables icônes de ce cinéma de genre. Mais l’ambition de Roth va bien au-delà du simple hommage. Il pose une véritable réflexion sur le bien et le mal, et comment appréhender ces notions dans l’urgence de situations. Il joue avec nos nerfs autant qu’avec ses personnages et nous emmène dans un véritable gouffre pesant et quelque peu traumatisant. A l’image de la scène où apparaît un ersatz de la Comtesse Bathory dans une scène d’une rare puissance magnétique bien que totalement dépouillée d’effets gores appuyés. Si Hostel dans sa première version n’était que facilité, il faut le considérer comme le brouillon de cette œuvre parfaitement orchestrée et diablement féroce.