Le premier film met en scène trois jeunes hommes Américains qui cherchent filles faciles, plaisir, et au moins cher possible. Il se trouve qu'une de leur rencontre les amène à voyager en Slovaquie. Au lieu de plaisir, ils ne trouveront là bas que torture..puis mort.

Le second opus nous expose les tribulations d'un trio de jeunes femmes, elles aussi amenées à voyager en Slovaquie, et qui trouveront la mort..

Finalement vous pouvez me demander: « pourquoi aller voir deux films dont l'histoire est exactement la même ? », et vous auriez entièrement raison. L'intérêt de ces deux films n'est pas dans l'histoire, mais dans la manière dont elle est racontée (ça marche aussi pour les histoires drôle.. ). C'est ce que je vais pouvoir développer ici.

En effet Hostel n'est pas un « slasher movie » bête et méchant comme on pourrait être amené à supposer. Sa force est de montrer de manière plus qu'explicite l'aspect pulsionnel du genre humain ( théorie Freudienne ): le Eros et le Thanatos à son apogée, ou comment trois jeunes en proie à leur désir sexuel seront utilisés comme attraction par de riches clients. En effet le jeu est plutôt inhabituel et c'est une véritable organisation qui se dévoile peu à peu à nos yeux: la femme comme véritable appât, le miel qui enrobe une réalité qui est tout autre. Et si les scènes atroces sont parsemées de ci de là à une fréquence qui m'impose presque la mention « violence gratuite », elles ne renforcent que plus ce plaisir que prennent les tueurs à infliger les pires souffrances à leurs victimes. Car ici les femmes n'existent pas, elles ne sont que supposées, idéalisées. Comme si elles n'avaient pas besoin de cela: elles ont déjà un organe prévu uniquement pour le plaisir sexuel, ce clitoris dont les hommes seraient jaloux ? L'analogie est connue, le flingue qui est le prolongement de la verge. Ne soyez pas étonné de ce lien, certaines tribus Indienne s'attachaient les testicules ( de manière à les tirer) afin de modifier leur comportement et devenir de véritable bêtes sur le champ de bataille: sexe et mort sont liés.

Hostel II ouvre d'emblée le bal avec une menace omniprésente, et cela bien avant que le voyage commence, comme si elle était déjà au fond de nous, qu'elle était prête à sortir à n'importe quel moment. Puis la situation se met en place peu à peu à la manière du premier film: premier changement, les protagonistes sont des femmes, les grandes oubliées du numéro 1. De retour dans le même hotel que pour le premier épisode, découverte d'une véritable industrie. Et c'est une fois ces bases installées que le film commence à montrer le plus profond de ses entrailles: on entre dans l'usine à plaisir pour se délecter de tous les traitements infligés. Nous-mêmes spectateur devenons proie de cette réalité, notre excitation déborde et c'est avec délectation que nous attendons la prochaine proie: qui va mourir ? Comment ?

La première mise en scène, très efficace, est un délice pour les sens du personnage: le vice est là, la jouissance aussi. Nous sommes loin des salles désaffectées où les gens prennent leur pied. Puis l'on est invité à déambuler dans ce couloir de la mort, spectateurs malsain du plaisir des autres. Les personnalités se découvrent à travers le fier patron (THE SENTINEEEEL *_*) et le timide et exemplaire petit cadre qui apprend à se connaitre. Dans ce théâtre les gens jouent sans pour autant se rendre forcément compte de leurs actes, ils sont seul à prendre du plaisir (contrairement au sexe..enfin en théorie les deux personnes prennent du plaisir..enfin je veux pas être l'origine de problème de couple moi hein..je dis ça je dis rien ) : celui d'entendre crier la victime, de l'anatomiste cannibale, de collectionner les têtes, prendre un bain de sang (référence directe à la comtesse Bathory qui fait en ce moment même le sujet d'un film qui, parait-il, est vraiment bien) ..Tout est synonyme de plaisir solitaire, les fantasmes sont exacerbés et exécutés a leur bon plaisir. A quoi bon ? Ils ont payés de toutes manières, et cher ! Là encore l'on démontre que TOUT a un prix, même une vie humaine. La manipulation est le mot d'ordre, même les enfants (qui sont tout bonnement flippant dans les deux films) sont organisés et fourbe. L'organisation semble être à l'échelle du pays, tout est contrôlé..et dangereux. On ne puis faire confiance à personne. Sentiment magnifié par une scène d'introduction toute en couleur qui donne le ton.

Enfin, que dire de tout cela ? Hostel réside comme étant une série de films bien plus réaliste qu'on ne pourrait penser, le « Welcome to Slovaquia » étant potentiellement un formidable coup de pub pour les agences de voyage Slovaque (oui c'est commun, aimer approcher la mort, l'inconnu, ce qui fait peur..pourquoi on montre de l'ultra violence partout ? Parce que ça vend . Et puis c'est loin d'être récent: les Romains allaient probablement plus souvent voir des esclaves se faire égorger en arène qu'au théâtre, les pendaisons étaient publics dans les villes..non vraiment je ne pense pas trop m'avancer en affirmant que la mort a toujours été considéré comme l'un des spectacles les plus appréciés par le peuple) . Tout comme d'autres supports, le mal-être qui est produit ici est celui de la découverte de soi, de cet aspect de nous qui (théoriquement) fait peur. La fin du 2 clôture magistralement cette « série », incisant l'organe symbolique de toute cette histoire.
neon
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le 1 janv. 2011

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neon

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