Réserve immense avant de commencer le visionnage de ce métrage faisant suite à un premier volet nulissime, parodie naze de Teen-Movie, hommage ratée à l'horreur américaine des 70's, souffrant d'un ethnocentrisme assez déplacé pour ne pas dire racisme compassionelle envers les européens(vous savez quand votre correspondante blonde de Dallas arrive chez vous et est surprise de voir que vous disposez d'un lave-linge et d'une voiture moderne). Décision prise de se coller une petite trouille même chiante.

Déception. Eli Roth que l'on ne vous avait vendu jusque là que comme un pote de Tarantino(très pratique les amis qui produisent les films), et l'ancien assistant de Lynch; semble décidé de se révéler dans cette oeuvre.
Voila pourquoi l'énergumène cinéphile et bavard est pote avec ce gars. Saloperie de geek fan de film d'horreur en fait...Et pas n'importe lesquelles: Gothique et baroque italien, passage par le Giallo...
Cet Hostel II n'est rien d'autre qu'un chef d'oeuvre de bon goût esthétique ou le meurtre par mutilation y retrouve l'érotisme dérangeant que les maitres transalpins avaient su lui acculé.

Roth, à l'instar de son producteur, est un boulimique de culture graphique. ainsi lors d'une superbe séquence saphique d'événement, conviant les imageries bouchères et agricoles chères aux cinéastes italiens; nous avons l'impression de regarder un hommage à la célèbre pochette de Cradles of Filth "Cruelty and the beast".
L'exécution finale est d'une barbarie rare dans les productions américaines. L'une des victimes devenu bourreau (schéma de Rape and Revenge, très en vogue cette dernière décennie dans un certain cinéma d'auteur alors même que le genre appartient à la plus sordide tranche de l'exploitation), nous offre une castration digne de ce nom, que le réalisateur honorera d'un gros plan qui renverra chaque homme à ses traumatismes pubères. Il y a du Passolini ici dans cette entièreté du découpage, dans c refus de la concession et cette mise à l'extrême de la mise en scène.

Clairement, au travers d'une suite, fait rare, Roth s'affirme comme un grand cinéaste dont l'avenir est à scruter, pourvu qu'il sache développer son talent pour une certaine élégance de mise en scène et ne soit pas pris lui aussi du besoin de démontrer l'homogénéité de sa maitrise cinématographique.
Traviser
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le 30 août 2011

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