I heard your name...

Pour entamer cette critique, il me semble essentiel de revenir sur les conditions de ma projection de "Hot Summer Nights" (pourquoi cette traduction française ?). J'ai eu la chance de le découvrir dans une petite salle au charme "rétro" d'un cinéma plutôt ancien, en parfaite adéquation avec l'esthétique du long-métrage. Cet aspect revêt une importance particulière, car le film lui-même met en scène une séance de "Terminator 2" dans un drive-in. Ainsi, j'étais idéalement immergé pour apprécier pleinement l'expérience cinématographique.

Bien que le scénario suive des lignes plutôt classiques, Hot Summer Nights mérite l'attention pour les multiples qualités qu'il recèle. L'action se déroule en 1991, durant l'été à Cape Cod, et le film capte cette brève période à la manière de Call Me By Your Name, avec le toujours excellent Timothée Chalamet qui continue de choisir judicieusement ses rôles. La réalisation parvient à retranscrire de manière remarquable l'atmosphère singulière de cette année, grâce à sa photographie et à sa bande originale. Chaque élément évoque la fin des années 80 et la transition vers les années 90.

Le casting, mené par Timothée Chalamet, est véritablement convaincant. Maika Monroe, déjà remarquée dans le brillant It Follows, occupe ici un rôle secondaire mais tout aussi mémorable. William Fichtner, le banquier de The Dark Knight, fait une apparition éclair dans une scène évoquant clairement le Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. C'est surtout Alex Roe qui se démarque dans son rôle de "bad boy", un mélange de James Dean et de Clint Eastwood, à la fois charmeur et violent.

La référence à Boogie Nights n'est pas, selon moi, anodine, car les deux films explorent les excès des années 80, ici centrés sur la drogue, et offrent un véritable voyage dans le temps au spectateur. Ils proposent tous deux une représentation stylisée de cette époque, avec une narration en voix off et un parcours de héros rappelant le cinéma de Martin Scorsese. Ces références sont habilement distillées dans Hot Summer Nights, lui conférant un charme particulier.

Malgré une trame narrative plutôt classique, Hot Summer Nights s'impose selon moi comme l'une des bonnes surprises de 2018, grâce à son atmosphère envoûtante et à sa mise en scène soignée. Je remarque également qu'il ne bénéficie pas d'une grande popularité sur Sens Critique, probablement en raison d'une distribution limitée. De plus, sa note sur le site ne reflète en aucun cas sa véritable qualité à mes yeux. Je vous recommande vivement de vous plonger dans cette œuvre.

Si la musique du film suscite votre intérêt, une excellente playlist Spotify regroupant des morceaux du film ainsi que d'autres du même style est disponible, offrant une véritable plongée dans les années 80/90 : "Hot Summer Nights - Music From and Inspired by the Film".