Couac attaque

Dépourvu de rythme et incapable d’installer un univers autant cohérent qu’intrigant, Howard the Duck confond l’originalité – qu’il poursuit lancé dans une course folle – avec l’accumulation d’idées saugrenues et hétéroclites. Willard Huyck aborde son personnage par la négative : il ne doit pas être ce que les autres canards d’Hollywood sont ; aussi multiplie-t-il les blagues de mauvais goût et les vulgarités, disposant en outre d’une sexualisation plus dérangeante (parce dénuée de la moindre subtilité) que novatrice. La conception esthétique dudit canard ne l’impose jamais comme le héros charismatique qu’il aimerait être, souvent ridicule dans son costume plastique. L’interprétation des acteurs ne convainc guère davantage : ils semblent contraints de jouer des caricatures décalquées du comic book d’origine sans apporter ni profondeur ni épaisseur. Notons enfin que la réalisation et le montage aplatissent de nombreuses séquences d’action ; seule vaut la créature affrontée en clausule qui bénéficie d’une animation en stop motion des plus réussies.

Premier Marvel transposé au cinéma, première greffe ratée ; et ce n’est pas la partition musicale que signe John Barry, tout à fait correcte, qui changera la donne.