Voici donc le "film de Noël" tant attendu et dont j'ai finalement assez peu entendu parler. Le roi du "fucking" dialogue qui nous réalise un conte, je voulais voir cela !
Ayant beaucoup de mal avec la VF et la 3D, j'ai eu quelques difficultés à trouver une séance qui me convienne. Mais, nous y voilà, enfin.
Hugo Cabret est donc l'histoire d'un orphelin, âgé de douze ans et qui vit seul dans la Gare du Nord de Paris. De son père, ne lui reste qu'un automate qui ne fonctionne plus. Hugo cherche à tout prix à le réparer et lorsqu'il y parvient enfin, l'aventure commence.

Eh bien dans ce "conte de Noël", on trouve du bon comme du mauvais, je suis au regret de vous spoiler cela.

Tout d'abord, GROS problème de ce long métrage : l'acteur principal. Asa Butterfield, qui joue Hugo Cabret, ne m'a pas plu du tout, du tout ! Son jeu est plutôt approximatif, il a peu d'aisance devant la caméra, sauf vers la fin du film où il nous livre une jolie performance émotionnelle. Et de façon totalement objective, j'avoue n'avoir pas vraiment accroché de manière générale. Il dégage quelque chose d'assez fade, selon moi. Avoir les yeux bleus ne suffit à pas à être charismatique !
Ce gros défaut explique sûrement pourquoi j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le film.

Côté acteurs plus connus, Martin se fait et nous fait le plaisir ! Les pépites que sont les trop rares sir Ben Kingsley et Christopher Lee m'ont personnellement ravie (Scorsese avait d'ailleurs déjà fait appel à Sir Kingsley dans son dernier film). Et même si Christopher Lee se contente d'un petit rôle, comme toujours, il a un charisme fou. Il lui suffit d'ouvrir la bouche et sa voix intensément grave et profonde fait le reste.

Sacha Baron Cohen, étonnement fin (ça nous change de Bruno et autres Borat), est parfait dans le rôle du chef de gare à la Dupont et Dupond ; maladroit, il attire les catastrophes et nous offre de bien jolies scènes tendres. Je soulignerai au passage que pendant tout le film, je me suis demandé pourquoi diable Hugo avait peur de lui. On fait plus effrayant comme "méchant"...

Quant à la "petite" de Kick Ass, Chloe Moretz, son jeu d'actrice est plutôt moyen, elle nous avait habitués à mieux. Peut-être que son partenaire principal à l'écran (Asa Butterfiel) ne l'aidait pas beaucoup...Ou peut-être que Martin Scorsese n'excelle pas dans la direction de jeunes acteurs ?

Ce dernier fait d'ailleurs à plusieurs reprises preuve de maladresse, et de la part d'un vieux de la vieille tel que lui, c'est plutôt dommage. Faux raccords et incohérences sont malheureusement au rendez-vous.
Notamment celle où l'automate s'anime enfin, scène pivot du film et supposée être chargée en émotions, les erreurs de raccords m'ont véritablement gâché le plaisir. Exemple : sur un plan il a déjà le bras replié, sur le plan d'après l'automate est immobile, le bras déplié. Et comment diable cette feuille de papier, cette plume et cet encrier ont fait leur apparition soudaine, prêts à l'emploi, alors que les enfants viennent de faire une course-poursuite à travers toute la gare avant de prendre conscience de la clé (sans mauvais jeu de mots) du mystère ? Et le robot a beau fonctionner pour la première fois depuis des années, l'encrier est positionné parfaitement, de façon à ce qu'il ne le rate pas en trempant la plume dans l'encre. Vous me direz, je pinaille. Peut-être bien. Mais en attendant, moi, cela m'a réellement gâché la scène puisque je passais mon temps à noter ce genre de choses et n'étais plus du tout impliquée émotionnellement.
De même, on peut voir la panique créée dans la cabine d'un train lorsque les conducteurs se rendent compte qu'il y a un petit garçon sur la voie. Quoi de plus normal ? Mais enfin, le garçon en question est à deux mètres de la fin des rails, en gare, donc a priori, cela fait belle lurette que vous auriez dû commencer à freiner, les gars !
En plus de ces erreurs de débutant, le réalisateur ne manque pas de tomber dans le panneau des cinéastes américains qui situent leur action à Paris (et Woody Allen ne manque pas à l'appel, malgré tout ce qu'on a pu dire de son "Minuit à Paris") : Paris est cliché, c'est plus fort qu'eux. Alors histoire qu'on n'oublie pas où on est, on va distiller de l'accordéon dans la bande sonore et mettre une Tour Eiffel à tous les coins de rue, de sorte que quel que soit l'endroit où l'on se situe à Paris, lorsqu'on regarde par une fenêtre, on peut voir la Tour Eiffel (ou Notre-Dame pour varier les plaisirs). Même de la Gare du Nord, oui, oui, la Tour Eiffel est juste là, au bout de la rue. C'est quand même assez extraordinaire. C'est donc vrai que Paris est une ville magique...

Passés ces "détails", le film m'a véritablement happée à peu près à la moitié, lorsqu'enfin cette jolie histoire et ce bel hommage aux débuts du cinéma se développe à loisir et devient passionnante et excitante. La première heure, cependant (le film dure 2h08), est assez lente et repose essentiellement sur le personnage d'Hugo. Le jeu de l'acteur aura sûrement favorisé le manque de saveur de cette première partie, du moins à mon avis.
Cependant le réalisateur nous offre aussi des petits bijoux, bien heureusement ! Je me suis notamment retrouvée comme une petite fille émerveillée lorsque l'on parcourt avec Hugo les kilomètres de tunnels cachés dans les murs de la gare, peuplés du cliquetis incessant des engrenages. Et la photographie est superbe, très lumineuse.

Je ne veux pas trop en dévoiler sur la deuxième partie pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui le verront. Mais Scorsese s'amuse, et nous aussi. Enfin le grand maître refait son apparition et excelle dans son domaine à mesure qu'il nous livre un véritable cours d'histoire cinématographique.

Et on se laisse faire volontiers.
Holly_Golightly
5
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le 25 janv. 2012

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Holly_Golightly

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