Présenté comme gentil film pour enfant, ‘Hugo Cabret’ se révèle être bien plus intéressant, puisque il traite en réalité de l’œuvre de Geroges Méliès, le premier cinéaste français.
Evidemment, avant d’en arriver à ce sujet passionnant, le film nous fait passer par une heure de récit enfantin plutôt lassant. Les personnages sont clichés, du vieux vendeur de jouet bougon au surveillant de gare méchant en passant par les enfants en quête d’aventure. Aventure qui s’adresse elle aussi avant tout aux plus jeunes, puisqu’elle se résume à réparer un automate chargé d’un potentiel message du père décédé de Hugo. Si la ligne directrice du film n’est pas des plus cohérentes, elle est encore parasitée par les séquences où Hugo essaie d’échapper au surveillant de gare, qui ne sont d’aucun intérêt pour le récit.
En revanche, une fois que le personnage de George Méliès est présenté, le film devient véritablement passionnant. Entre les extraits de ses œuvres, la reconstitution des plateaux de tournages, le résumé de sa vie, ‘Hugo Cabret’ se fait hommage au cinéaste, et stimule chez le spectateur l’envie de s’y intéresser.
Quant à elle, la réalisation laisse aussi une impression mitigée. Les décors sont beaux, mais on sent dans l’esthétisme des décors le besoin de s’adresser à un public jeune. Au moins, la reconstitution des travaux de Georges Méliès est fascinante. Dans le même esprit, la bande-originale composée de morceaux franchouillards fatigue par moment, même si elle paraît adaptée au récit.
Toutefois, ‘Hugo Cabret’ surprendra par son casting. Que Martin Scorsese produise un film pour enfant aura de quoi surprendre, mais qu’on y retrouve Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Emily Mortimer et Christopher Lee est complètement inespéré. Par contre, leur performance respective souffre de la dimension enfantine de l’œuvre, et on regrettera que les personnages de Sacha Baron Cohen et Christopher Lee soit parfaitement inutiles.
Une œuvre hommage fascinante, tâchée par son intrigue adressée au plus jeune.