Human Traffic par Flore Rg
Après l'avoir fraîchement (re)vu, je me suis dit que j'allais critiquer ce bon vieux film. Le "re" est entre parenthèses parce que je l'avais vu une première fois (soûle) et que je ne me rappelais déjà plus de l'histoire le lendemain. Bref. Maintenant, je comprends pourquoi : l'histoire n'est ni marquante, ni originale et sans rebondissement/retournement de situation, la fin est somme toute sans surprise.
Pourquoi un 7 alors ?
Dans ma façon de noter, le 7 signifie "j'aime assez bien". Ben oui, le film n'a pas vraiment d'histoire (un weekend comme tous les autres, entre potes avec les drogues) mais c'était assez chouette à regarder. En fait, si j'aime, c'est surtout parce que le film correspond à l'attente que je m'en faisais : un film sans prise de tête, pas de mièvrerie et quelques passages marrants ou, en tout cas, qui m'ont fait rire (alerte spoil ! Par exemple : Jip qui prétend avoir un rendez-vous avec le boss de la boîte dans laquelle ils veulent aller histoire de rentrer gratos et sa conversation avec le gars en question; la conversation de Moff défoncé avec un inconnu tout aussi défoncé sur Star Wars dont les personnages sont en fait des gros camé eux aussi).
C'est pas vraiment le film pour lequel je vais essayer de voir une pseudo-critique de la jeunesse anglaise des années nonante qui passe ses weekends à se droguer et aller en boîte de nuit etc. Je n'y vois pas non plus une ode à la drogue et une invitation à la consommation (certes, des ados impressionnables pourraient en voir une, se dire "la drogue c'est cool" et essayer). Je me fous aussi de savoir si les effets des drogues que les protagonistes prennent sont réellement ceux que l'on voit dans le film. Bref, pour moi, c'est juste un film pour se détendre et pas trop penser à ce qu'on regarde et je ne cherche pas à le comparer aux autres films du genre (Trainspotting, notamment).
Sinon, pour faire genre "j'ai quand même un truc intello à dire dans ma critique", j'ai trouvé que les personnages principaux étaient quand même recherchés, construits. Dans le sens où on arrive à comprendre le milieu d'où ils viennent (surtout pour Jip puisque c'est quand même le perso central et qu'on voit le film à travers ses yeux - on appelle ça la focalisation interne mais ça fait quand même trop intello de dire ça et ça l'est encore plus de dire que le narrateur est donc homodiégétique) et pourquoi ils passent leurs weekends comme ça. Genre "jeunesse désillusionnée", un peu comme le préromantisme allemand du XVIIIe siècle mais juste pour le "oh, je ne trouve pas ma place dans la société actuelle et d'ailleurs, celle-ci me déçoit, ne correspond pas à mes attentes blablabla". Donc en fait, non, c'est pas vraiment le préromantisme allemand du XVIIIe siècle. Et, oui, je ressors ce que je vois dans mon cours de littérature, ça n'a rien à voir avec la critique, ni même le film et c'est une digression inutile que j'arrête ici.
Ah, j'ai bien aimé la musique aussi.