De Hunger Games premier du nom, je n'avais pas apprécié grand chose sinon le fait d'y trouver la toujours aussi jolie Jennifer Lawrence. Hors de question pourtant de rater ce second épisode aussi bien parce qu'il semble avoir été bien reçu par la critique que parce que cette même Jennifer Lawrence qui se roule dans la boue et joue avec des armes sur écran géant pendant deux heures ça ne peut pas se louper.

Au premier abord ça s'annonce mieux que son prédécesseur, déjà la caméra ne tremble plus, nouveau réalisateur à la baguette oblige celui ci ne semble pas avoir de revanche à prendre sur un bourreau d'école épileptique. Pourtant les apports s'arrêtent là, les idées de mise en scène manquent et la platitude règne en maître. Ne trouvant jamais son rythme, le film s’enlise dans ses scènes inutiles au détriment du spectateur qui s'ennuie.

La première partie de près d'une heure est pour ainsi dire inutile, tout aurait pu être expédié en quelques minutes tant elle n'apporte rien que n'aurait pu faire une voix off créant ainsi la transition entre les deux films. Pire encore, beaucoup de scènes ne sont rien d'autre qu'un copier coller de celles du premier opus et rien de bien nouveau ne nous est offert. Guère plus entraînante la seconde partie souffre de la volonté des producteurs d'en faire un film tout public, difficile dans ces conditions de faire d'une course à la mort quelque chose de viscéral, ou de créer de la tension, l'impression que quelque chose de grave va se passer (mort d'un des personnages principaux notamment). Pourtant l'intention de faire des scènes d'actions courtes était intelligente rendant le tout crédible, A égorge B pendant que C met une flèche dans le cœur de A, c'est rapide, c'est efficace, ça sonne vrai. Pas de batailles épiques, juste une mort froide et implacable qui vient vous frapper en un instant, mais il faut savoir en jouer, savoir le filmer, chez Refn ça fonctionne, ici non. La carte sentimentale, jouée bien trop souvent, ne fonctionne en plus jamais faute à une alchimie inexistante entre les protagonistes.

En parlant de personnage peu développé, la qualité d'une histoire tient souvent grâce à la finesse d'écriture de son méchant, or en l’occurrence celui qu'on nous propose est raté. Se contentant d'être méchant parce qu'il faut qu'il le soit, il est difficile d'avaler qu'un homme comme ça parvienne à maintenir une dictature tant tout le monde semble le détester et lui même n'ayant aucun talent ni de meneur d'hommes, ni de manipulateur.

Pas plus que les personnages, le monde dans lequel ils évoluent ne nous est dévoiler, le réalisateur ayant pourtant tenu à ce qu'on assiste à la tournée des vainqueurs dans les différents districts, il est étonnant qu'on en apprenne aussi peu sur aucun d'eux, si ce n'est qu'ils sont en colères (en même temps chaque année on tue leurs enfants et on les force à vivre dans le froid, la peur, la faim et l'esclavage de leur naissance à leur mort, du coup on s'en doutait un peu).

À sa décharge Francis Lawrence n'a pas grand chose entre les mains et clairement la matière manque. Tout est tiré d'une saga littéraire pour ado avec tout le côté mièvre que cela exige, tout y est manichéen et prévisible, pour peu que l'on réfléchisse un minimum les tenants et les aboutissants deviennent clairs bien avant que cela n'arrive (qui n'avait pas vu venir le twist du nouveau haut-juge ?). Le développement des personnages est peu poussé et guère plus intéressant, ils remplissent des fonctions bien plus qu'ils n'existent. Enfin la politique censé être au cœur de l'intrigue apparaît plus comme une sorte de manuel « la politique pour les nuls », le film ne pouvant éviter la comparaison avec le superbe « Snowpiercer » et sa lutte des classe de haute volée qui renvoie « Hunger Games » au rang de roman pour midinettes.

Pas grand chose à retenir donc de ce second opus et ce n'est pas son final qui se veut ouvert et sonnant comme le début de quelque chose d'autre, le début de la rébellion, qui laissera une meilleure impression. Mal écrit, la saga se destine à un public trop jeune pour faire date et devra proposer quelque chose de radicalement différent s'il veut espérer convaincre pour son final en deux parties
-Cédric-
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le 2 déc. 2013

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-Cédric-

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