En 2008, je lisais – sur le conseil d’une patiente de 17 ou 18 ans que je traitais pour un problème alimentaire ( !) – le premier livre de la trilogie de Suzanne Collins, j’ai nommé "Hunger Games".

A l’époque de cette lecture, plutôt agréable, je songeais déjà qu’il était fort probable qu'Hollywood mette en fabrication un « blockbuster » s’en inspirant. Et quand je dis «s’en inspirant, c’est en dénaturant, détruisant, infantilisant les téléspectateurs changeant toute la thématique, toute la vision politique, psychologique, philologique ou sociale du livre : comme d’habitude.

Ce fut fait.

Hunger Games, le premier du nom sorti dans les salles quelques années plus tard. Mais je fus désappointé. Je ne fus pas déçu par cette mouture plutôt ressemblante au livre. Mais je suis ici pour parler de la suite filmesque de la trilogie :

Hunger Games : l’embrasement. Si vous avez lu ma note vous avez déjà compris que ma déception fut grande en visionnant ce..film. Dans le langage bien connu des amateurs/puristes visionneurs de séries en quantité je nommerais cela un « stand alone » , un épisode d’attente. C’est un entre-deux, un film qui n’a pour moi aucune saveur, aucune valeur.
Rien, mais alors rien à voir avec le livre.

Quelquefois j’accepte avec un plaisir sournois voire honteux le fait qu’un film change la donne. Et que ce dernier soit autre chose que le livre qui l’a inspiré. Mais là, il s’agit d’une coque vide, d’un enchainement d’évènements à la koh-lanta, sans dialogues sans…

Sans rien bon sang. L’embrasement, c’est le moment délicat qui débute un incendie de plus grande ampleur, mais où est cet embrasement ? Seul, le côté manichéen ressort, les méchants qui gouvernent contre les pauvres affamés. Le seul embrasement c’est la flèche de Katniss qui atteint le haut de l’arène (le dôme de Stephen King, mauvais souvenir !) et qui fait « tout péter » ?

-Mais où est donc la dimension politique-fiction du livre, ce moment si délicat ou commence une révolte, un soulèvement.

-Mais où est donc la Katniss qui se rebelle véritablement et qui combat bec et ongle ce gouvernement ( ?), cette autorité. L’actrice a autant d’expression qu’un mollusque échoué sur la plage en plein soleil.

-Mais où sont donc ces manœuvres des dirigeants pour sauver cette dictature et ces joutes verbales qui se déroulent dans l’ombre des jeux ?

-Mais… Non, il n’y a rien, rien de rien, comme aurait dit Edith Piaf.

La seule question que je me pose à la fin des 2h.19 de film c’est si le réalisateur a vraiment lu le livre, les livres…
Ce film est un coup d’épée dans l’eau, ou, dirons-nous, une flèche dans l’eau. Qui sera loin d’inspirer notre jeunesse, ne serait-ce que pour fabriquer un arc et imiter Katniss au fond du jardin.
DavidLarcher
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le 3 déc. 2013

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David Larcher

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