Un opus ne se définissant que par l'intérêt de la suite promise...
Hunger Games m'avait franchement surpris en bien, puis enchanté fort d'un Embrasement très réussi, il allait donc sans dire que j'attendais beaucoup de cette Révolte, d'autant que Francis Lawrence rempilait à la réalisation ; néanmoins, moi qui pensais découvrir un troisième opus dans la droite lignée de son prédécesseur, c'est à dire à la fois survolté et dantesque, quelle déception ce fut... et je gage au vu des critiques entourant cette première partie de Révolte que je ne suis pas le seul à être resté sur ma fin !
Car là est le gros problème du long-métrage, à savoir qu'il ne s'y passe pas grand chose au bout du compte ; tout n'est rien de plus qu'une lente mise en place (ou bande-annonce, comme j'ai pu le lire quelque part) du final d'Hunger Games, qui n'interviendra véritablement que dans la seconde partie... il y a de quoi se sentir lésé, où est passée la révolution promise ?
Et encore, cela aurait pu passer (ne précipitons pas les événements après tout) si le film avait su éviter ses nombreuses maladresses, la narration étant notamment lourde dans le genre (aller-retour entre propaclips), tandis que la trame s'avère trop gourmande en séquences (trop) sentimentales et des chansonnettes (sortant de nulle part) laissant un peu dubitatif.
Un opus transitoire en somme, doté d'un rôle pour le moins ingrat, encore qu'il s'en acquitte plutôt bien ; dommage que Katniss s'empêtre dans ses sentiments (pour Peeta, poor Gale...) au point d'agacer (trop c'est trop !), car le reste de la galerie se révèle être plaisant (au même titre que le casting) : Haymitch distille toujours aussi bien un humour acerbe (Woody Harrelson est égal à lui-même), bien que l'on ne le voit que très peu (ce qui est le cas de Finnick d'ailleurs), le regretté Philip Seymour Hoffman convainc de nouveau avec un Plutarch fort intéressant, et l'on salut l'entrée en scène de Alma Coin, doublée d'une Julianne Moore définitivement à l'aise dans ses rôles de militante/révolutionnaire etc.
Bon, il subsiste autrement quelques scènes visuellement détonantes (mais rares), tandis que Francis Lawrence s'en tire à merveille sur le pur plan de la forme, et l'on notera une prestation toujours aussi diabolique du Président Snow, l'un des rares protagonistes donnant un coup de fouet au long-métrage.
En résumé cette Révolte: Partie 1 ne réitère aucunement l'exploit de L'Embrasement, car sciemment avare en péripéties concrètes, tout en multipliant les choix narratifs douteux desservant sa portée scénaristique ; on ronge notre frein en somme, et l'on croise les doigts pour obtenir une seconde et ultime partie à la hauteur des enjeux parsemant Hunger Games, dont le propos critique somme tout gentillet lui confère une dimension bienvenue.