L'amour est dans le pré de la petite maison dans la prairie

Après un premier Hunger Games surprenant, suivi d'un second volet déplorable, on a eu droit à une révolte coupée en deux parties, pour mieux remplir le compte bancaire des producteurs. La première partie était sans saveur, il ne se passait pas grand chose, ce qui permettait d'avoir un semblant d'espoir pour avoir un peu d'action dans cette seconde partie. Effectivement, on a un bon moment d'action, mais saupoudré de sentimentalisme et une pointe de Walt Disney.


Katniss (Jennifer Lawrence) a mal à la gorge, après que son amoureux Peeta (Josh Hutcherson) lui ai fait un câlin un brin excessif, c'est beau la passion. Heureusement, elle a retrouvé la parole et peut mener la fameuse révolte pour enfin renverser Snow (Donald Sutherland). Mais avant, elle va devoir affronter de terribles épreuves, où sa vie sera mis en danger, comme celle de ses prétendants Peeta et Gale (Liam Hemsworth). Alors, qui va pécho Katniss ? Suspense.


On ne va pas s'attarder sur la parabole, derrière laquelle le film se cache, pour avoir l'air intelligent. C'est tellement lourd au bout de quatre volets, qu'on a envie de garder les fenêtres fermées. On va plutôt s'amuser à se moquer du Geai.
Il faut dire qu'elle cherche aussi. Elle retrouve sa voix dans une imitation laborieuse d'Eric Judor dans un épisode de H, où il fait semblant d'être muet. Elle regarde son Peeta d'amour dans un état Peetoyable (joli, non ?), avec les yeux humides, car elle a Peetié de lui (j'en ai d'autres en stock, ne partez pas). Est-il perdu pour la société ? Est-ce un jeune de plus qui a mal tourné, après avoir trop fréquenté un vieux monsieur blanc pas très sympa ? Le suspense est insoutenable. En attendant, Katniss va un peu flirter avec Gale, pour se consoler. Elle ne perd pas de temps, Peeta est à l’hôpital et elle va déjà ailleurs, bel exemple!
Bref, elle est jeune, elle se cherche, puis elle a la pression de son statut d'idole, il faut bien qu'elle décompresse et comme ils sont pauvres, ni drogues, ni alcools, alors il y a le s... Je ne peux l'écrire, nous sommes dans un film surtout destiné aux ados et je me dois; comme la production; de les préserver des tentations de ce monde. Cela explique l'absence de sang (ou presque), de sexe et de malbouffe, pour qu'ils gardent leur innocence, jusqu'à leurs 20, voir 30 ans et plus si affinités.


Ce volet est plus sombre que les précédents, grâce à un joli travail sur la lumière. Vous pensiez que c'était dû à l'histoire ? Vous êtes bien naïfs, j'adore. Il y a bien un moment "Alien", c'est sympa, mais cela ne dure qu'un temps. Non parce qu'il faut tout de même tenir un peu plus de deux heures et ça, c'est une vraie épreuve. Il y a aussi une tentative de démystification de l'héroïne, où on lui dit ce qu'on pense d'elle et j'avoue être assez d'accord avec les propos tenus. Mais cela ne sert à rien, un peu comme tout ce qui se déroule. On a l'impression d'être dans un mauvais jeu vidéo, où on est pas le héros. On subit, on rit par dépit, comme le pétage de plomb de Katniss face à son chat, qui n'a rien demandé, le pauvre.
Le casting a beau être impressionnant, personne ne sort vraiment du lot. Chacun a sa petite réplique, comme pour dire qu'il est là, à l'image de David Hallyday.... C'est bien formaté, rien de dépasse, on ne sera pas dérangé, même si les mutants vont un peu secouer les âmes sensibles. C'est un blockbuster, mais il n'offre pas un grand spectacle, ni émotions. C'est long, comme cette fin qui s'étire et se conclut tel un mauvais épisode de La petite maison dans la prairie. Cela se termine dans un grand éclat de rire nerveux, dû à la médiocrité du produit. On ne voit toujours pas l'intérêt d'avoir fait deux films pour conclure cette décevante trilogie. En dehors de l'aspect financier, il n'y a rien d'intéressant artistiquement et pire encore, le talent de Jennifer Lawrence s'est dilué au fil de chaque volet, pour disparaître dans un dernier sourire ou son regard est aussi vide, que le film.


Cet ersatz édulcoré s'inspirant fortement de Battle Royale, avec un côté Marvel, ne restera pas dans les annales. En dehors du premier volet, c'est une catastrophe. A travers cette trilogie, on voit le côté obscur d'Hollywood, avec ce besoin de ratisser un public large, en livrant un produit (oui, c'est plus un produit, qu'un film) sans saveur, ni émotions. Le clap de fin est salvateur, il était temps de mettre fin à ce carnage artistique.

easy2fly
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le 18 nov. 2015

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Laurent Doe

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