Une très pâle copie d'Underworld...

Pour une première critique je m’attaque ici à un film qui au-delà de la déception et de l’ennui qu’il m’a procuré est à mon sens la représentation du problème des nombreux gros blockbusters qui sortent à l’heure actuelle, on y met seulement de l’action pour les beaux yeux du spectateur et il doit s’en contenter.

Dans « I Frankenstein » on débute l’histoire en passant très rapidement sur l’œuvre original de Mary Schelley, dont j’avais dévoré le livre durant mon régime scolaire. On s’intéresse ici plutôt à la suite des évènements. Vous pouvez complètement oublier la littérature, on passe très rapidement sur cette histoire et on en garde seulement le personnage principale qui correspond à l’archétype des héros du cinéma mainstream : badass, ténébreux, sans trop de matière grise (faudrait pas se froisser un neurone) et avec un passé douloureux. Pour moi la créature de Frankenstein est beaucoup plus complexe, elle n’est pas foncièrement mauvaise, du moins pas dans l’œuvre originale, et c’est un personnage pour le moins torturé qui n’arrive pas à contrôler ses pulsions ni ses sentiments et qui n’a pas une morale définie, ici on nous a pondu un héros booster aux hormones qui tape dans tout ce qui bouge sans trop se poser de question et déjà pour moi là ça coince.

Notre héros se retrouve plongé dans une guerre opposant les gargouilles aux démons (ils auraient dû dire le camp du bien face à celui du mal s’aurait été encore plus simple). Ils s’affrontent depuis la nuit des temps et blablabla et blablabla… C’est là que repose pour moi le deuxième gros problème du film. Encore une fois je préfère lorsqu’un film innove et prend des initiatives en tentant d’inventer un scénario plutôt que de se reposer sur un récit figé et connus de tous (plutôt un bon point pour « I Frankenstein » qui sort des sentiers battus). Malgré tout on se retrouve ici avec un simple copier/coller de la célèbre saga « Underworld » et ceux de manière grossière et qui plus est complètement raté. Cela vient peut être du fait qu’aucun personnage n’a réellement de profondeur, j’ai même eu de la peine à voir Bill Nighy, qui est pour moi est un excellent acteur, tenter de relever le niveau mais sans succès sans parler du personnage de la scientifique qui est le protagoniste le plus niais et naïf de ce film.

On suit une trame dont on connait déjà la fin et on enchaine les combats plus brouillons les uns que les autres avec des démons qui pour moi n’ont le pouvoir que de sauter super haut à la manière de « Doodle jump » et dont le charisme semble absent. Au final une lassitude s’installe et ce film parvient à nous faire décrocher avec d’importantes incohérences qui ponctuent la trame scénaristique. Pour n’en citer qu’une et selon moi la plus flagrante : les gardiens affirment combattre les démons dans l’ombres des humains pour qu’ils n’aient pas consciences de la guerre qui les menace. Je suis désolé mais l’essentiel des scènes de combat sont tellement « what the fuck » que je vois difficilement comment les humains peuvent passer à coter de ça (spot lumineux lorsqu’un démon ou une gargouille meurt ; combat final ou une partie de la ville est détruite et où il y a un cratère géant de la taille d’un stade de foot). En conclusion ce film aurait dû pour me séduire travailler d’avantages l’aspect psychologique des personnages et avoir un récit plus cohérent suivant une trame qui lui est propre et non pas un schéma standardisé qui ne nous fait pas adhérer le moindre moment à l’histoire.