Pompier, bon oeil
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Il est de ces films où objectivement, on sait qu’ils sont bons, par plusieurs facteurs techniques, que ce soit la réalisation, l’acteur, le scénario, le montage… et qu’on n’arrive pas à s’enlever de la tête. Des films qui, même si en on connait les qualités et les défauts, nous ont touché profondément au-delà même de la technicité de la chose, qui nous ont parlé au-delà du produit. Ca a été le cas pour moi avec The Lovely Bones, de Peter Jackson, détestés par de nombreuses personnes, et pour Lullaby, de Benoit Philippon. Ces films qui nous touchent profondément et qui montrent la magie du cinéma. Ce ne sont pas des faits mesurables, c’est juste comme ça. Il se passe des choses, parfois, dans la vie, inexplicables. Si on commence à chercher des preuves scientifiques on n’en trouvera pas.
C’est exactement de quoi traite I Origins. On y suit Ian Gray, un scientifique spécialisé dans les yeux. Celui-ci, athé, ne croit que dans les faits vérifiés et/ou vérifiables, et veut changer la perception des croyants en montrant que l’oeil n’est pas une création divine. Alors que ses recherches avancent et qu’il s’apprête à faire une découverte qui va changer le monde de la science, il fait la rencontre de Sofi, une jeune femme aux yeux sublimes qui va changer son monde et la perception de la science face au hasard et au destin. Et ce n’est ici qu’une seule partie de l’histoire, ce qui équivaut aux 15 premières minutes du film. On ne pourra pas vous en dire plus sans vous révéler une partie trop grande de l’intrigue.
Ce qui choquera le plus durant le long métrage est le fait d’avoir clairement scindé le film en deux. Si le protagoniste reste le même ainsi que la trame de fond, l’histoire part dans une toute autre direction et une toute autre ambiance. Il en résulte de ce fait un certain problème de rythme, et quelques longueurs. La deuxième partie du film, quant à elle, soulève de nombreuses questions sur l’existence humaine et la réincarnation. De ce fait, la première moitié du long métrage est en partie réfutée. Le montage est également parfois un peu étrange, puisque nous n’avons absolument aucun repère temporel. Si on se penche un peu plus sur le côté scientifique du film, on se pose alors des questions sur l’évolution du projet. Un tel projet devrait prendre des années et on a régulièrement l’impression qu’il ne se passe que quelques jours. Ainsi, le scénario paraît parfois un peu bancal. Néanmoins, il est inventif et soulève des questions sur l’existence de l’homme, la remise en cause de la foi et de la science assez intéressantes. Le film ne prendra d’ailleurs jamais parti, pour l’un ou l’autre côté. Si les seconds rôles sont très bons, Michael Pitt et Astrid Bergès-Frisbey forment un couple absolument merveilleux dont l’alchimie à l’écran est plus vraie que nature, et portent le film à bout de bras. La réalisation gravite autour d’eux, nous emmenant au plus près de leur intimité.
Au delà de tous ses aspects techniques, au delà de sa spiritualité ambiante, I Origins véhicule une force finalement assez indescriptible. Chaque image, chaque plan, chaque parole, chaque musique nous touche. Le film est d’une honnêteté et d’une bonté rares, il nous parle au delà de ce qu’il montre à l’écran et nous émeut. Plus qu’une leçon de vie, c’est une leçon d’humanité, une réflexion sur soi et sur l’existence. Nous faisant passer par de nombreuses émotions tout au long des deux heures, on en ressort à la fois heureux et extrêmement ému. Un grand film.
Créée
le 18 mai 2015
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