Dès les premières minutes, nous pouvons partir avec une idée négative et la garder jusque au bout, car cela dérange énormément, de voir une image exemplaire descendre au plus bas. Mais quelque chose ne cesse d’attirer l’attention. Puis cela se transforme en fascination et l’on en vient à être ému par cette bestialité, cette vulgarité et cette maladresse si touchante et attractive.
On ne cesse de retrouver cette partie si intéressante de la personnalité de Joaquin Phoenix qu’il transmet dans tous ses films : Un Homme endurci et fragile, bestial et intelligent, un romantique rendu d’autant plus romantique et charmant grâce à ses manières imparfaites, ou plutôt faussement imparfaites. Comment apprécier ce film sans connaitre l’acteur ?
Ce qui a d’étonnant, c’est qu’à travers toute sa filmographie il n’a jamais cessé d’être le même homme, l’homme emplie de mystère de haine refouler, de mélancolie et de ce charme si pertinent. Même dans la peau de Johnny Cash, où a aucun moment il ne l’incarne, il l’interprète juste en y ajoutant ses propres subtilités, ses propres traumatismes, cela happe notre attention. Car même si le réalisateur n’est pas à la hauteur, Joaquin arrive à sauver l’honneur avec ce qu’il apporte.
Encore une fois dans « I m still here » il parvient à attirer tout notre intérêt, l’intérêt de trouver où se cache le démon et où se cache l’ange au milieu du chaos. Mais il ajoute a ça un profond sentiment de malaise, de dégout et d’obscénités, la est le point le plus prenant. Car même dans la disgrâce la plus ultime il parvient à dégager une beauté incompréhensible et à se relever aussi vite qu’il ne s’est effondré tout en devenant une icône exemplaire, de la présence dérobée du cinéma.
Voilà ce qui détermine Joaquin Phoenix : un millier d’antithèses des plus incroyables aux plus absurdes, un millier de sentiments et un millier d’autres choses.