Une découverte

Plutôt hésitante à l'idée d'aller voir ce film, dont le thème me paraissait ennuyant, je ne regrette finalement pas d'avoir découvert l'univers de Lucien Jean-Baptiste et j'ai apprécié sa capacité à rendre le sujet léger, drôle parfois, ironique souvent. On sent l'authenticité du projet, le paradoxe de la société dans laquelle on vit, l'absurdité et la lourdeur administrative du système de l'adoption, les représentations sociales. Le sujet de l'adoption est vaste et complexe. Ce film a le mérite de susciter débat et réflexion. Il y a d'un côté le débat concernant la notion de famille et parentalité ( c'est quoi une famille dans notre société aujourd'hui) et cette partie est plutôt bien traitée dans l'ensemble. Mais il y a aussi l'aspect législatif de l'adoption, le parcours du combattant, la culpabilité de "ne pas être à la hauteur de", le système qui juge "les capacités d'être"...et là où je bloque dans le film, c'est la fin. Certes c'est une comédie, mais...attention spoil...la première fois, l'enfant est placé pour un motif complètement hallucinant, injuste. On souhaite donc que cette injustice soit réparée forcément...et finalement, les parents en question, qui à la base, sont aimants, bienveillants, responsables, etc pètent un gros câble et deviennent complètement inconscients, à courir avec le petit dans l'hôpital et autre péripéties. J'ai du mal alors à concevoir que "tout le monde est beau et gentil, notamment les flics et la méchante dame de l'ASE" et que c'est "grâce à ce gros carnage qu'on comprendrait que tout cela était injuste". C'est vraiment dommage, parce que cette chute n'était pas utile. Elle dessert totalement le film.