Critique de Il était temps par LuluCiné
La comédie romantique sort un atout pour les non-initiés, celui du voyage dans le temps. Même si je ne suis pas hermétique à ce genre (la comédie) il faut bien avouer que ce n'est pas ce qui me passionne ; et pourtant certains savent tirer leur épingle du jeu, à l'image du réalisateur et scénariste Richard Curtis, qui arbore une filmographie réussit. Aussi c'est avec plein d'enthousiasme que j'aborde le film.
La première erreur monumentale est de croire que la base de Il Était temps tient dans le voyage dans le temps. Faux, il ne sert que de prétexte à une histoire d'amour et de famille. Loin des péripéties qui vont généralement de paire avec ce genre, il n'est jamais utilisé que pour des profits aux pertes minimalistes. Tout au long du film j'espérais voir la faille qui ferait glisser le film dans une autre dimension ; et par moment on arrivait à ces points ultimes pour qu'ils soient finalement balayés d'un revers de main, le but du film n'étant pas d'user son personnage via des renversements de situations.
La deuxième erreur monumentale est de croire qu'une comédie romantique aborde généralement la dure réalité de la vie, même si le film finit bien (citons Quatre Mariages et un Enterrement, ou encore Bridget Jones). Faux, ici le but est de créer un énorme bonbon rose où la vie serait toujours belle, une sorte de vision erronée de la réalité. C'est finalement ce qui m'a le plus mis en colère, que le couple soit toujours en symbiose, que les enfants ne posent jamais de problèmes, que les bribes de possibles drames se délitent au profit d'un bonheur parfait. Il est totalement déraisonnable de présenter cette réalité affable au cinéma. Et quand bien même le happy-end est le bienvenu, je refuse qu'on montre une telle image erronée de ce qu'est la vie, je crie à la publicité mensongère.
Le film reste gentillet, loin de mes attentes, mais gentillet.
Les acteurs sont sympathiques, Londres est sympathique, la gaucherie des personnages sympathique, mais avait-on besoin d'un tel film. J'aime les feel-good movies mais pas lorsqu'ils me vendent une Barbapapa remplie de Bisounours, rendant le tout indigeste. Je vous assure que j'étais mal à l'aise à la sortie du film.