"puisque tu m'as appelé par mon nom..."
"Il était une fois dans l'ouest" a de nombreux arguments à défendre pour être parmi mes films préférés...
Le film est peu bavard, et quand on y cause, ça n'est jamais très long. Les dialogues vont de phrases fonctionnelles en punchlines à l'humour délicieusement nanar "-On pourrait gagner des milliers de milliers! -ça s'appelle des millions". C'est la caméra de Leone, au sommet de son art, qui parle.
On croit qu'on veut juste revoir la scène d'introduction, désopilante et tendue à la fois, où le temps qui passe est dilaté jusqu'à l'insupportable alors que de sales gueules en sueur s'égrènent à l'écran. Puis vient la suivante, le massacre d'une famille, qui donne des frissons à chaque fois, lorsque les caches-poussière s'avancent au rythme de la musique hypnotique de Morriconne. Et puis encore une, avec ce mouvement de grue incroyable qui révèle la ville grouillante de vie derrière la gare... C'en est trop, allez, je me le fais en entier pour la 15e fois!
Le film est une véritable épopée, où les personnages emblématiques du western sont irrémédiablement broyés par l'arrivée du chemin de fer censé apporter la civilisation. Oui, les motivations des personnages sont simplistes et l'intrigue est finalement sans surprise, toute comme le dénouement final, mais c'est peut-être le fait de l'avoir vu et revu qui donne cette impression. Mais lorsque l'univers dépeint est si riche, les paysages si magnifiques, les cadrages et mouvements de caméras si géniaux, le chef op' si riche d'idées passées à la postérité, on ne peut pas faire la fine bouche. Leone clôt son grand cycle de western par son film le plus outrancier par sa violence, son humour fin ou fendard selon les situations, ses répliques de bovins et les gros plans sur les visages burinés par le soleil, la poussière et la sueur. Une véritable définition du western spaghetti, au cas où le message n'était pas assez passé avec Le bon, la brute et le truand.
Le premier qui fait l'affront de regarder ça en DivX tout pourri sur son pc, mériterait que l'on rétablisse la peine de mort par écartèlement entre deux 4x4.
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