J'ai l'impression à la fois de sous-noter et de surnoter Il était une fois en Amérique. J'ai passé plutôt un bon moment, certaines scènes m'ont transporté, mais globalement, la narration multi-temporelle m'a perdu, et je me suis bien trop ennuyé comparé à ce que j'escomptais. C'est le problème quand on s'attaque à un chef d'oeuvre : on s'attend à voir un film qui va nous surprendre, nous étonner, nous bouleverser.
Or, sous de nombreux aspects, Il était une fois en Amérique est un film de gangsters tout ce qu'il y a de plus commun. La diégèse alterne entre plusieurs époques (un peu comme Le Parrain 2), judicieusement reliées par une sonnerie de téléphone au début du film, et conte la montée en puissance d'un gang, me rappelant ainsi pas mal Les Affranchis, insistant sur les liens qui les relient.
Somme toute, c'est assez classique. Outre les qualités (et la complexité) de la narration et la beauté des plans de Leone, Il était une fois en Amérique se démarque des autres films de gangsters par sa musique, toujours composée par Ennio Morricone, empreinte de nostalgie, qui rappelle parfois le travail de celui-ci sur Il était une fois dans l'Ouest (l'utilisation de la flûte de pan évoque celle de l'harmonica). Les acteurs ne sont également pas en reste, De Niro est subtil et délicat, tandis que James Woods est particulièrement dingue et imposant.
Que manque-t-il alors ? Dur à dire... Le film est assez long à se mettre en place, la narration n'étant pas très instinctive, et j'ai commencé à accrocher à partir du moment où l'on découvre les enfants, la naissance de leur trafic et de leur amitié. Mais en dehors des scènes du passé, tout est très contemplatif, long, et il y a des règlements de compte dont j'ai eu du mal à saisir qui en sont les instigateurs et quelles sont leurs motivations. Je n'ai jamais vraiment été transporté.
Il était une fois en Amérique était à l'origine censé durer 6 heures, et je pense qu'il en aurait eu besoin. Le problème, c'est qu'il manque trop de clarté, si bien que même au bout de 3h40, je ne me sentais pas encore vraiment immergé, par concerné par le propos, pas proche des personnages, pourtant formidablement interprétés, tous autant qu'ils sont.
J'aime pourtant Leone, et j'ai d'ailleurs globalement apprécié le visionnage, mais je n'ai passé du bon temps que par intermittence, bien que reconnaissant le talent du bonhomme. Je pense que je préfère des films comme Et Pour Quelques Dollars de Plus ou Le Bon, la Brute et le Truand car le scénario ne relevait pas de la même complexité. Il était une fois en Amérique est un film complexe, difficile à aborder pour un premier visionnage ; Je me renseignerai davantage sur le film la prochaine fois, plutôt que de me lancer dedans à corps perdu.