Les années 1970’s et 1980’s ont vu un nombre incalculable de fresques cinématographiques orchestrées par de grands réalisateurs, avec pléthore d’acteurs connus. Il était une fois en Amérique en est une.
Contant sur une bonne cinquantaine d’année l’histoire de cinq amis newyorkais qui deviennent des gangsters de grande envergure, le dernier film de Sergio Leone est un classique parmi les classiques, une fresque de 4h11 dans sa dernière version qui prend son temps pour poser ses personnages, ses intrigues et surtout son atmosphère. Bien lui en prend, tant le film est extrêmement nuancé dans la caractérisation des personnages, justement, pas forcément totalement épouvantables mais franchement peu recommandables.
Heureusement, pour rendre hommage à un tel scénario écrit à plusieurs, il fallait des acteurs fabuleux au moins et ils le sont quasiment tous. Robert de Niro et James Woods y livrent des performances exceptionnelles, à l’image des jeunes acteurs qui sont là pendant la première heure. Seule Elizabeth McGovern est un peu médiocre, surtout quand on la compare à Jennifer Connolly qui la joue jeune. Pour ce qui sont des acteurs secondaires, ils sont tout aussi performants, comme Treat Williams en figure tragique d’une politique qui est forcément corrompue, même sans le vouloir, Joe Pesci et Burt Young en gangsters et Danny Aiello qui apporte un peu d’humour noir dans un film très dramatique jusque-là.
Le film est surtout magnifié par un score absolument magique d’Ennio Morricone, tournant sur quatre thèmes récurrents, quasiment tous magnifiques. On notera surtout le chant siffloté par les quatre garçons, qui confère au spectateur le sentiment de joie des quatre adolescents et la mélancolie de ces années perdues à force de disputes, d’incompréhension et d’avidité.
La version de 4h11 accuse quand même quelques longueurs et quelques pistes pas assez poussées (même à cette durée-là), mais le film reste passionnant tout du long, grâce à toutes les qualités données auparavant. Un grand film.