Partant d'une bonne intention, Anne Depetrini, réalisant ici son premier film, voulait démystifier les relations de couples entre occidentaux et orientaux, se basant sur sa propre expérience avec Ramzy Bedia. Malheureusement, ça commence plutôt mal dés le début, gags lourdingues et répétitifs, et l'on comprend tout de suite que le sérieux ne sera jamais de mise, et que l'on va plutôt être dans une énième comédie romantique sans profondeur, et dans le cas présent allègrement saupoudrée de clichés.
Justine, interprétée par la devenue incontournable Anne Marivin (Bienvenue chez les ch'tis), est une petite journaliste constamment laissée sur la touche et qui suite à une allergie fera la rencontre de Djalil (Ramzy Bedia), jeune médecin pour lequel elle craquera immédiatement.

Ignorante du milieu Arabe et la tête pleine de clichés, Justine découvrira qu'en fait tous ces clichés sont vrais. Les hommes font la loi, sont insupportables, que les femmes sont méprisées, bref on se retrouve paumé dans ce déluge de connerie et l'on fini par presque avoir envie de quitter la salle. Puis on comprend enfin où est le problème: Anne Depetrini n'a aucun talent en écriture, et plutôt que de créer une trame scénaristique composée de vrais obstacles elle préfère aller fouiller dans le sac à blagues de l'UMP pour copieusement diluer cette mélasse insipide de stéréotypes insupportables.
Anne (Depetrini) aime le jambon, mais pas Ramzy, du coup il y a jambon dans le titre du film, on a la blague du jambon dans le frigo qui va contaminer les aliments, et, comble du mauvais goût, notre wannabe-réalisatrice fait porter une « robe » entièrement faite de jambon à cette pauvre Anne (Marivin), histoire de rendre fou Ramzy, et poser une balise « à partir de maintenant — pour ceux qui ont ris précédemment — n'espérez plus rire ».
Bref un film sans grand intérêt, si ce n'est celui d'éviter les prochains films de Madame Depetrini; j'aurais voulu dire également sans queue ni tête, mais j'aurais été de mauvaise foi, le film suivant le schéma original éculé du love/hate/love, certes prévisible pour le genre, mais manquant de mordant et d'inspiration, un peu comme un sapin de Noël sans déco ou un Hanouka sans bougies. On regrette encore plus que les radieuses Leïla Bekhti et Géraldine Nakache viennent se corrompre une nouvelle fois dans une production stéréotypée (cf Tout ce qui brille), de même que tout un lot de têtes que nous avions plaisir à voir (et qui apportent le léger regain d'intérêt qui sauve le film du zéro pointé), comme Frank Bellocq (Franki Ki du Groland) ou encore Marie-France Pisier et Jean-Luc Bideau qui assurent parfaitement leur rôle de bobos pro-UMP.
Mention spéciale pour Houria (Biyouna), qui est probablement le personnage et l'actrice qui m'a le plus fait griffer mes accoudoirs, ressemblant à un Lino Ventura grimé en Zaza Napoli: une horreur innommable, mais certains ont craqué dessus, du coup, c'est par respect pour l'ouverture d'esprit que je lui dédie cette mention spéciale.
SlashersHouse
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le 28 nov. 2010

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