La débauche, désinvolture, corruption et l'abus de pouvoir des journalistes. De misérables grattes-papier de faits-divers calomniant les nobles et rédigeant à souhait des critiques élogieuses ou destructrices en fonction des seuls intérêts financiers occultes. Une société d'ambition et d'argent en face d'une aristocratie hautaine et oisive. Tout cet amas d'influence et d'argent attire les jeunes provinciaux ambitieux. Tout y est dans ce film. Adaptation très libre du livre, ne cherchez pas la fidélité des dialogues ou des faits, non ce n'est pas le but, l'esprit est là mais pas la lettre du livre. Le message de Balzac n'est pas du tout dénaturé, et sous les scènes de débauche des journalistes, on tend à aimer ces jeunes ambitieux qui ont du talent mêmes s'ils sont terriblement corrompus et de mauvaise foi. Rien que pour la qualité des décors et des acteurs ce film est réussi, on est vraiment bien plongé dans cette époque particulière. Alors bien sûr cela ne finit pas bien pour Lucien de Rubempré victime de complots, raison de ses illusions perdues. Pour autant pas de morale pesante et ennuyeuse à la fin du livre non plus, là encore la chute est subtile et progressive.