Film de société et film engagé de Yvan Attal sur les clichés antisémites répartis en plusieurs segments, présentés comme des sketches, ponctués par l'introspection du réalisateur qui déverse son malaise d'être un homme juif en France face à un psychologue. Ils sont partout commence très bien ! La première histoire m'a emballé, j'ai trouvé le propos osé et fort ! Valérie Bonneton campe le rôle d'une politique "fille de" d'un parti extrême (à défaut de la chevelure blonde, on devine la référence) et Benoit Poelvoorde joue son mari qui découvre qu'il a des origines juives. C'est loufoque et jouissif. Il en va de même du deuxième sketch qui dément le cliché que les juifs ont de l'argent. Dany Boon n'a pas un sous pour subvenir à la pension alimentaire qu'il doit à sa fille et va jusqu'à renier ses origines juives. Le propos est, comme le premier, décalé, absurde et extrême dans ses propos. Vient ensuite la première séance de psy d'Yvan Attal, totalement angoissé et en pleine paranoïa sur les juifs et leur place dans la société et comment ils sont considérés. Et c'est précisément là que j'ai commencé à perdre le fil et j'ai réalisé que les sketchs étaient présentés du plus efficace au moins efficace. En effet, la suite est plus banale, plus vague, beaucoup moins cru et directe que le début. Je n'ai plus été surpris ! On a le droit à un cliché de deux talmudistes (Podalydès et Gadebois) qui s'entraident à résoudre une blague ; bien que le sketch soit court, la résolution est longue et sans intérêt. Puis, le summum de l'absurde revient à la partie avec Gilles Lellouche qui joue un agent spécial du Mossad qui a pour mission de retourner à l'époque de Jésus en tant que messie grâce à une machine à remonter le temps (c'est très mal fait, mal amené, j'ai pas tout de suite compris...) pour tuer ce dernier. Mais je n'ai pas compris le délire de cette partie qui touche de très près la religion ; c'est lourd et même pas drôle. Enfin, ça se termine sur un segment totalement hors-sujet avec François Damiens : sur un roux qui décide de faire sa "rouxvolution" . Rien à voir avec tout ce qui précède, je vous l'accorde... Il ne faut pas oublier la proposition à l'Elysée du président de la République qui a l'idée du siècle pour restaurer l'économie au sein de la société française. C'est concrètement la goutte d'eau qui a fait déborder mon vase... Je ne savais absolument plus de quoi on parlait, quelles idées étaient défendues, ce qu'on voulait nous raconter à travers ce film qui se dit "engagé". En sortant de la salle, je ne savais plus si on se moquait de la culture juive ou si on la défendait en ironisant au maximum suite aux clichés qu'on connait tous. L'intention d'Yvan Attal est bonne, osée, différente mais le résultat est brouillon, confus et le montage de ces sketch laisse clairement à désirer... C'est mauvais !