Je ne sais pas si, en s'attaquant à ce sujet, Yvan Attal s'attaquait à quelque chose de particulièrement sensible, à savoir l'antisémitisme. Il joue Yvan, un homme juif qui se sent persécuté sur ses propres croyances, et va se confier à un psy de ces maux. Le film va démonter sept des clichés qu'on donne habituellement aux personnes de cette religion, à savoir qu'ils seraient riches, auraient tué le Christ, se servent de la Shoah pour montrer leurs souffrances, etc...
Comme tout film à sketches, c'est très inégal, car les clichés sont assénés avec la charge d'un éléphant, quand les acteurs ne sont pas tout simplement mauvais, notamment Charlotte Gainsbourg,dans son pire rôle.
Je ne vais pas parler de chaque histoire, d'autant plus que certaines sont très courtes, mais certaines sont vraiment nulles, comme celle avec Jésus interprété par Gilles Lellouche, François Damiens qui milite pour la défense des roux alors qu'il existe une journée pour le souvenir de la Shoah, Grégory Gadebois et Denis Podalydès qui trainent en longueur sur une blague, Dany Boon accusé par son ex-épouse Charlotte Gainsbourg de ne pas être riche, ou Benoit Poelvoorde jouant le mari d'une patronne d'un parti politique d'extrême-droite découvrant sa judéité.
Cette dernière est la première histoire du film, et manque de pot, c'est la meilleure. Même s'il n'évite pas des fautes de gout, comme faire passer sa femme Valérie Bonneton pour une cancéreuse, dont il lui rase le crâne et lui donne un pyjama rayé comme les tenues des victimes des camps de concentration. Mais on ressent un véritable malaise quand Poelvoorde découvre sa véritable nature, sous la consternation de sa femme, car ça va à l'encontre de antisémitisme qu'il promeut.
De toute évidence, le sujet de l'antisémitisme, et non pas des juifs, a donné un film très personnel pour Yvan Attal, et c'est louable, en voyant notre époque, où le dernier plan serait (malheureusement) plausible, ça, je suis d'accord. Mais si je dois juger le film en tant que tel, c'est pas bon du tout ; les clichés tractés à la pelle, les acteurs globalement mauvais, des idées parfois ridicules qui font penser à du Terminator (oui, oui !) de bas étage, l'absence de mise en scène (on pose la caméra, point), non, les intentions sont sans doute là, mais à l'écran, c'est loupé.