Scénario ultra simpliste, puisant sa force dans la recette des biopics efficaces tirés des histoires vraies, sans grande invention (Ellipse temporelle, flashback de l’enfance de Turing… tout ça tout ça tu vois), sans grande prise de risques… mais ça fonctionne !
Briser Enigma, voila l’objectif. Cette kind of machine à écrire créatrice de cryptages et messages codés utilisée par les Allemands pour leurs mouvements militaires, réputée inviolable. C’est dans ce contexte que le gouvernement Britannique cherche à recruter les plus gros cerveaux du royaume pour s’attaquer à la machine. Une équipe de 5-6 cervelles sera donc mis sur pieds pour réussir l’un des exploits les plus décisifs de la seconde Guerre Mondiale. Qu’en-est-il donc !
Commençons avec le peu, les acteurs secondaires, de tous bords (Games of Thrones, Pirates des Caraïbes, Watchmen, Downton Abbey, James Bond) hélas parfois inutiles, voire mal exploités, menés par un Matthew Goode efficace en Hugh, joueur d’échecs séducteur et arrogant.
Je pense notamment à l’équipe de Turing, une amitié si vite apparue. Une Keira Knightley poussive, sans grande émotion, voire même chiante. Une histoire « d’amour » vite envoyée MAIS !?!?
Loin d’être une merveille. C’est un biopic efficace qui fonctionne en grande partie grâce au talent de Benedict (qui est loin de nous avoir montré toute sa palette d’acteur).
En effet, l’interprète de Turing est d’une justesse incroyable. Son émotion, sa passion, son intellect est excellemment délivré, sans trop d’excès, juste ce qu’il faut pour s’attacher très vite à ce personnage.
J’adore Benedict, il a le pouvoir d’animer une scène rien que par sa présence. Son magnétisme naturel et sa voix hypnotisante font de lui un excellent Turing rongé par sa passion de briser Enigma.
En ce qui concerne l’homosexualité de Turing (je rappelle qu’à l’époque où le film se déroule, l’homosexualité était clairement désapprouvée et punie sévèrement par le gouvernement britannique), le choix de la laisser en arrière plan, comme une pensée flottante présente mais jamais réellement exploitée est un bon choix. J’ai assez apprécié le fait que ce soit insinué, dit, mais pas mis en avant outre mesure pour rajouter du drama (ou créer un vent de sympathie marketing…). On comprend donc que c’est une peur de Turing qui l’a suivi toute sa vie, qui l’a construit voire même détruit mais qui n’a jamais étayé sa volonté, le rendant presque plus fort. Gros point fort, en ce qui me concerne, dans l’exploitation de l’homosexualité.
Bref vous l’aurez compris. Ce Biopic est un bon, pas le meilleur mais loin d’être le plus nul. On se laisse très vite embarquer dans cet exploit de guerre, découvert par le grand public en 2013, God save the Queen !