Après l'adaptation cinématographique de la biographie de Stephen Hawking, voilà que l'un des pères de l'informatique voit une portion de sa vie portée sur grands écrans. Découvrir ce qu'a vécu Alan Turing pendant la Seconde Guerre Mondiale, voilà ce que nous propose Imitation Game.
A partir du cambriolage de 1951 et de l'interrogatoire du mathématicien qui s'en suivra, le film nous propose de suivre la cryptanalyse du code Enigma par les équipes de Bletchley Park. Suivant ce fil rouge largement romancé, le scénario s'attarde de temps en temps sur le passage de Turing à la Sherborne School pour expliquer les grands traits de caractères de ce dernier.
La mise en scène de ces quelques années de la vie d'Alan Turing reste très classique. De très bonne facture certes mais abominablement classique. Bien que je connaisse très peu de détails sur cet évènement de la guerre, j'ai tout de même été déçu du peu d'importance accordée aux équipes des cryptanalistes de Bletchley Park. Car malgré l'importance des travaux de Turing, celui-ci n'a jamais été aussi seul que le laisse entendre ce film. La théorie est également largement laissée de côté par le scénario. Il semblerait que nous ne puissions pas comprendre comme le dit le personnage incarné par Benedict Cumberbatch. Pour ma part, j'aurais tout de même apprécié quelques petits passages explicatifs.
Imitation Game devient alors un bon film servi par de bons acteurs avec pour thématique la lutte d'un esprit génial face au temps et à l'incompréhension. Ce n'est pas tant la compréhension des codes d'Enigma qui est au centre de l'histoire que l'influence sur la vie de Turing de la réalisation de ce but. Ce n'est pas tant le code, la machine ou la réalité historique qui sont le moteur de film que la psychologie du mathématicien. Et à ce jeu là, Imitation Game se montre plutôt bon. Ce n'est seulement pas ce que j'espérais le plus.