Imitation Game par Olivier F.
Tous les films biographiques font face au même problème. Un film doit raconter quelque chose, mais une vie n'est pas une histoire. Même si la réalité est souvent plus étrange que la fiction, elle n'a pas de début ni de fin claire, pas d'arc narratif évident. Alors, il faut tricher. Et je n'aime pas la triche !
Nombre de péripéties qui émaille Imitation Game sont clairement inventées ou racontées de façon a créer artificiellement des moments de tension aisément compréhensibles. Ces grosses ficelles, comme le coup de fil dans Argo, m'énervent plus qu'elles ne me palpitent.
J'aurai préféré que le scénario passe plus de temps à m'expliquer plus longuement ce qui se passe, et moins de temps à tenter d'être dramatique, en déformant sauvagement la réalité historique qui plus est.
Oh, et présenter Turing comme atteint d'Asperger, pfff. Au siècle précédent, on caricaturait les scientifiques en leur faisant porter lunettes et blouse. Maintenant, c'est Asperger. Tiens, il ne mange pas de sandwichs, il est peut-être aussi allergique au gluten, histoire d'avoir toutes les maladies à la mode.
Bref, pour les points positifs, c'est très bien joué. Ca ce laisse regarder sans peine. Et j'aime beaucoup le rôle de l'espion, c'est la partie la plus intéressante du film, à mon goût (mais ça n'occupe qu'un quart d'heure tout cumulé).