Imitation Game par Hugo Harnois
La Seconde Guerre Mondiale n’a pas été seulement remportée par de brillants géopoliticiens et de valeureux soldats. Les cryptologues ont également participé à la victoire des Alliés en parvenant à déchiffrer la machine Enigma, utilisée par les nazis. The Imitation Game rend hommage à Alan Turing, gracié à titre posthume par la Reine d’Angleterre en 2013.
La vie est un jeu, un principe mécanique qu’il faut savoir décoder pour atteindre la vérité absolue. C’était l’objectif majeur d’Alan Turing, fantastique mathématicien ayant révolutionné l’informatique. Benedict Cumberbatch, parfait en génie arrogant mais souffrant d’un mal être profond, ne surprend qu’à moitié lorsqu’on connait sa performance hallucinante dans Sherlock Holmes. Campant cette-fois un personnage plus « humain » renfermant de réels affects, il nous captive par un jeu violent et habité. La construction des flash-back, classiques pour comprendre ce personnage, apporte une plus-value narrative qui donne à The Imitation Game une teneur dramatique intéressante.
Cette histoire fascinante (quoiqu’un peu éloignée des faits réels) et connue de très peu de monde invite à la réflexion. Au-delà de ces acteurs ayant joué un rôle primordial dans cette guerre, c’est ce rapport entre l’homme et la machine qui est démontré. Faisant astucieusement écho à notre société actuelle, ce récit redéfinit le concept de « nouvelles technologies ». À la fois effrayants et subversifs, ces robots ont toujours eu un rapport intrinsèquement lié avec l’Homme. Définitivement, la question fondamentale de savoir si l’ordinateur est plus intelligent que son créateur était posée depuis le commencement.