Petit point d'étalement de faible culture : Le film en VF parle de quadrilogie, or s'il est couramment admis que l'on parle de quadrilogie, en réalité la terminologie est mauvaise, quadri faisant référence à du latin, tandis que "-logue" fait référence à du grec. Je vous épargne les explications étymologiques supplémentaires, mais Le globiboulga linguistique étant peu apprécié, on remplacera le préfixe quadri par son équivalent grec tetra- pour obtenir* tétralogie* afin de désigner une œuvre en quatre opus.
Mais passons à la critique.
Depuis quelques années maintenant arrivent en nos vertes contrées toutes sortes de produits s’intéressant au métier d'acteur de doublage et de voix-off, essentiellement à destination des amateurs d'animation japonaise ( "moi vouloir aller à le Japon pour devenir Seiyuuuu !!! Nippon no jutsu !! t'as vu je parle trop bien, j’apprends le japonais en regardant des mangas" sic ) mais plus récemment apparaissent des produits d'origine occidentales, comme le Berberian Sound Studio, Réalité, et bien sûr le présent film.
Il est amusant de constater que la montée de l’intérêt pour les versions originales sous-titrée français est allée de paire avec l’intérêt pour ses plus grands antagonistes (parfois bien malgré eux) les acteurs de doublage, pointant généralement du doigt un doublage jugé de piètre qualité face à l'interprétation originale pour mieux encenser des acteurs du milieu devenus de véritables stars vocales, parfois même sans connaitre leur visage. La raison en est simple : des fois en VF c'est mieux. Cette modification du rapport aux voix montre tout l'impact de l'identité vocale d'un film.
L’intérêt premier du film que l'on serait en droit de pensé est de mettre en avant cette importance en mettant en scène un pan du show-business peu connu, et c'est tout ce qui donne son sel à cette histoire. Bien sûr c'est américain, bien sûr on n'échappe pas aux habituelles échanges de rapports haine/amour entre les personnages particulièrement académiques et bien sûr il devient très rare d'avoir un scénario résolument nouveau issu du pays d'Oncle Sam et en ce sens le scénario brille par son absence d'originalité, mais le jeu de transposer ceci sur fond de milieu du doublage et de la voix-off apporte un peu de fraicheur au sujet en dépit d'une réflexion enfonçant pas mal les portes ouvertes en ce qui concerne le show-business.
Qu'on ne s'y trompe pas, si le sujet abordé du doublage a son importance cela reste une comédie sentimentale réduite à sa plus simple expression et servie par des acteurs corrects, aussi malgré un scénario bateau. Les personnages attachants mais naïfs et vides concourent à présenter ce film tel qu'il est : une gentille pellicule, pas terrible, regardable, et on espère sans prétention aucune autre que d'occuper un peu de temps de cerveau en regardant un film tissé de bons sentiments.
De quoi passer un bon moment sans avoir l'impression d'en être sorti grandi.
De toute façon, le king de la voix off, c'est Benoit Allemane, alias Morgan Freeman entre des centaines d'autres choses : https://www.youtube.com/watch?v=0wTxkoaSrO0