Voilà 3 jours que j'ai vu ce film, et, il est toujours là, bien présent.
J'ai la musique en tête, je vois encore cet escalier d'où montent et descendent les 2 protagonistes dans une fausse routine où chaque détail est allongé dans l'espace, dans le temps et change au fil du film.
Ce film m'a offert une tristesse, une mélancolie tellement agréable.Tout dans le film est à la fois si solide et si friable. C'est bouleversant. Même la réalité, le présent d'action est difficile à discerner (
les fameuses scènes de répétitions
) du rêve, du futur. On voit
le général De Gaulle arriver en grande pompe au Cambodge
sans qu'il n'évite quelques années plus tard le massacre d'une partie de la population par les Khmer Rouge. Tout est si fragile. Tout est si beau. La pudeur est à son paroxysme, paradoxale, tant leur amour semble fort. Ces amants si purs, si élégants, qui renoncent à l'amour pour ne pas écraser les idéaux. Dans ce décor tout en subtilité et en poésie, même la pluie ne vient pas à bout de leur rêve.
Car c'est bien un rêve qui est mis magnifiquement en relief, la mémoire des personnages s'efface même. Seule compte l'humeur de l'amour.