C’est à la fois excitant et angoissant de revoir un film que l’on a tant aimé des années auparavant. Peur de ne pas l’aimer autant, de ne pas retrouver cet enchantement.


Craintes infondées avec In The Mood for Love, que j’ai eu l’occasion de revoir lors de la cérémonie de clôture du Festival Lumière où Wong Kar Wai (présent à la cérémonie) était à l’honneur.


Dès les premières minutes, le charme opère. On découvre ce petit immeuble qui va devenir le nôtre pendant plus d’une heure. On y découvre une ambiance conviviale mais un peu étouffante, laissant peu de place aux secrets et à l’intimité.


Et on découvre notre duo. Et quel duo. Pfiou. Quelle élégance, quel charme. Maggie Cheung et ses mille et une robes. Tony Leung et son sourire charmeur. Et cette douce mélancolie qui émane des deux. Leur jeu est juste impeccable et c’est un délice de voir leur relation se tisser et s’approfondir au fil du film.


Cette évolution est rythmée par de fameuses scènes de ralenti avec, en fond, « Yumeji's Theme » et j’ai, sans exagération, eu des frissons en entendant le morceau la première fois.


Ce morceau mérite son propre paragraphe. Sensuel, triste, troublant... Il nous hante pendant de longues heures après la fin du film. La musique, conjointement à la photographie (juste sublime... Chaque plan est un tableau !) contribuent, à mon sens, à hisser ce film au rang de chef d’oeuvre.


Mais s’il s’agit d’une oeuvre esthétique, In The Mood for Love n’est pas dénué de fond, bien au contraire. Les comiques de situation rendent le film savoureux : la scène où M. Chow et Mme Chan découvrent que leurs conjoints respectifs sont amants et bien sûr les différentes scènes de « simulation » . Celles-ci sont d’autant plus jouissives que le spectateur se fait berner plus d’une fois avant de comprendre que les personnages « font semblant ».


Jusqu’au moment où le jeu devient réalité... Les personnages sont pris à leur propre piège.



I was only curious to know how it started. Now I know. Feelings can creep up just like that. I thought I was in control.



Et c’est cette lente évolution qui est si jolie à suivre... Les ralentis magnifient chaque petit geste, chaque regard, chaque sourire échangés... Au final, quoi de mieux qu’un souffle, un secret, pour achever le film en beauté ?

cerseilannister
10
Écrit par

Créée

le 25 oct. 2017

Critique lue 336 fois

11 j'aime

7 commentaires

cerseilannister

Écrit par

Critique lue 336 fois

11
7

D'autres avis sur In the Mood for Love

In the Mood for Love
Velvetman
9

La frustration du désir.

In the Mood for Love n’est pas une fresque romanesque grandiloquente sur l’amour mais le simple récit poétique de deux êtres perdus qui regardent, troublés, la déliquescence de leur couple respectif,...

le 29 déc. 2014

119 j'aime

In the Mood for Love
Anonymus
10

Critique de In the Mood for Love par Anonymus

Ceux qui trouvent ce film chiant n'aiment probablement pas la peinture. Puisque chaque image de ce film est d'une beauté à couper le souffle, d'une vraie beauté de composition, de cadrage, de mise en...

le 11 nov. 2010

113 j'aime

9

In the Mood for Love
Docteur_Jivago
9

Some kinds of love

C'est à Hong Kong en 1962 qu'une secrétaire et un rédacteur emménagent avec leur conjoint respectif dans des appartements voisins. Alors que ces derniers sont régulièrement absents, ils vont peu à...

le 10 juin 2016

84 j'aime

7

Du même critique

Mademoiselle
cerseilannister
9

Il aurait dû me dire qu'elle était si jolie.

/!\ Cette critique contient des spoilers. Ah, quel plaisir de voir un excellent film ! De savourer chaque minute en se disant que l'on assiste à quelque chose de rare ! Mademoiselle symbolise ce qui...

le 1 nov. 2016

15 j'aime

2

Carol
cerseilannister
9

« A classic is something with a basic human situation. »

Carol, aka le-film-que-j’ai-vu-deux-semaines-et-demi-après-sa-sortie-alors-que-je-l’attendais-depuis-huit-mois. Oh que oui, je l’attendais ce film. A tel point que j’ai lu le roman avant, rien que...

le 31 janv. 2016

14 j'aime

29

Gone Girl
cerseilannister
9

you'd think all women do is clean and bleed.

/!\ Cette critique contient des spoilers. Deux jours après avoir vu le film, j'y pense encore assez souvent. C'est bon signe, signe qu'il ne m'a pas laissée indifférente. Je suis passée par plusieurs...

le 13 oct. 2014

14 j'aime

3