Incendies par Julie Monz

Avez-vous déjà lancé un film sans même savoir de quoi il s'agit ?
C'est bon de le finir et de se prendre une claque dans la gueule, Incendies, en est une grosse.

Le début est de suite extrêmement prenant, on découvre un paysage aride, un environnement de guerre et des enfants portant chacun un regard différent. On retient plus particulièrement un regard, celui qui se plonge dans la caméra. Bercé par le groupe Radiohead on se sent emparer.

Etant inspiré d'une pièce de théâtre, le réalisateur divise donc le film par acte. "Les jumeaux", le premier acte, annonce le fil conducteur du film. D'un côté la quête d'un père pour Jeanne et de l'autre un Frère pour Simon, à la suite du décès de leur mère. Denis Villeneuve entremêle les époques, les lieux, jonglant entre le Liban et le Canada.

On découvre l'histoire de Nawal, la femme qui chante ou "la Rambo du Liban".
Comment une personne peut-elle endosser autant de choses en une vie ?
Bravo à toi, Lubna Azabal, pour l'interprétation de ce personnage aussi intense que éclatant.
Ca m'a permis de relativiser sur ma vie et de me dire que j'étais plutôt bien lotie.

Les deux chronologie se rejoignent à la fin et what the fuck c'est quoi qu'on apprend pas

J'avoue avoir regardé le passage deux fois, pour imprimer les informations. Et la, j'ai l'impression de revenir à mon bac de Français, de replonger dans les tragédies antiques, les fiches bristol.
Bref à ce moment là, tu restes stoïque.

Le film parvient a nous toucher à plusieurs niveaux, le tout accompagné d'un petit accent canadien qui lui également, à l'image de la protagoniste, est chantant. Je pourrais parler des lumières, des acteurs, de la mise en scène époustouflante, Villeneuve est dans ce film extrêmement subtil. Un film puissant je reste à fleur de peau. A ne pas manquer.