Trick or Trigger

Au chapitre des plaisirs coupables, il y a les grands violons dans des orchestrations panthéistes des musiques d'Hans Zimmer et les films transcendantaux aux images impressionnantes qu'elles accompagnent.
Le problème avec Nolan reste l'ésotérisme creux qui transpire de ses scénars, en particulier sur Inception et Interstellar : il y a toujours ce moment où tu fais un pas de côté pendant la séance ; t'aperçois les ficelles et le décor s'écroule, aussi majestueux soit-il.

Images, musique, impressions... Il ne reste pas grand chose d'Inception au final, à part l'idée. L'idée au centre de l'idée, la façon dont elle germe dans les méandres de notre cerveau, dont elle l'arpente, dont elle infiltre la résistance - la raison - pour mieux le coloniser.
Je repensais à ça et à son expression triviale : quand on a une idée en tête, on l'a pas... ailleurs. D'où sort cette expression, je n'en sais rien mais elle me semble bien bête. En vérité l'idée se répand, elle peut aussi bien partir de l'esprit pour gagner le corps que l'inverse. Parfois à une vitesse telle que l'on ne sait plus d'où elle vient au juste. Et s'il n'y a pas grand chose de meilleur, peu de choses sont pires. Quel que soit l'être de présent, d'action et de rationnel que l'on soit, une telle idée obtient sans crier gare la puissance d'un dogme. La raison veut la rejeter, juste par principe, mais c'est impossible quand entre temps l'idée est devenue la raison et le principe.
Que reste t-il à faire alors ? Suicider Marion Cotillard. Se jeter à corps perdu dans l'idée. Tuer l'idée pour ressusciter parmi les vivants, au risque de mourir pour de bon.