En marge de l'intelligence du scénario et de la perfection des images, Inception renvoie à l'insaisissable: la fantaisie du rêve et le désir de le maîtriser. Comme dans tout ce qui touche l'interface conscient/inconscient, la fonction magique rôde: transformer la réalité, et le processus appelé Inception dans le film est un aspect de cet acte magique.
Les niveaux de rêve, pour les besoins du film, ont été figés dans leurs règles, comme c'est le cas chaque fois qu'un récit parle de magie (sinon, il est très difficile d'écrire un scénario dans un monde qui n'a aucune règle). Par exemple, l'emboîtement vertical des niveaux de rêve est censé s'arrêter quelque part (ici, dans les limbes). Règle: il est très difficile de revenir des limbes. Autre exemple de règle: un bon moyen de sortir d'un niveau de rêve est de tomber dans le vide. Alors que, dans les vrais rêves, cet acte n'est pas délibéré, mais survient comme un accident qui surprend, et qui éveille souvent.
Ceci dit, peut-on vraiment transformer les rêves ? Avec le groupe Chrysalide, nous avions fait une tentative il y a quelques années de faire intrusion dans les rêves l'un de l'autre à un moment précis. Trois participants ont affirmé s'être rencontrés ainsi. Par ailleurs, il y a la question du "Monde-du-Rêve" des aborigènes australiens, mais aussi, de Carlos Castaneda. Pouir m'amuser, j'avais essayé d'appliquer les exercices de Castaneda. Résultat mitigé: on peut effectivement modifier en partie son rêve (rêve conscient), mais on reste si près de l'état d'éveil qu'il suffit d'un rien pour s'éveiller vraiment. On est encore loin de pouvoir agir librement et délibérément dans le monde du rêve, et on comprend qu'il ait fallu à Castaneda quelques adjuvants chimiques.
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