Vu qu'il est très difficile de critiquer ce film en public sous peine de lapidation immédiate, voilà donc que je me plie lâchement à l'exercice dans le confort de ma solitude, bien caché derrière l'écran de mon ordinateur. (C'est beau, Internet!)


Je n'ai pas aimé. (cris, hurlements et jets de pierres)
Vous voulez un autre scoop tant qu'on y est? A quelques rares exceptions près, je n'aime pas le cinéma de Nolan (re- cris, hurlements et jets de pierres). Mais c'est un autre débat, il y a déjà assez à dire sur Inception. Recentrons-nous.


Le premier gros souci, et probablement celui qui m'a fait complètement passer à côté de mon film, c'est la construction du récit dans sa base même.
Mise en place de l'histoire: Leonardo DiCaprio se lance dans une mission afin de récupérer ses enfants. L'objectif du film, ce qui doit donc nous tenir en haleine, c'est donc l'espoir de retrouvailles entre un père et ses enfants. Pourtant, au fur et à mesure que la mission avance, se développe un personnage étranger au plot de base (récupérer ses enfants donc) qui vient prendre le devant de la scène au point que le dénouement de la relation entre les deux protagonistes en devienne le point culminant du film. Et les enfants? Quels enfants? On s'en contrefout des enfants!
Ah bon... je pensais que c'était le driver du film... Au temps pour moi.
Si Di Caprio s'était lancé dans l'aventure pour tenter d'oublier ses déboires maritaux, ça aurait tenu la route. Mais là, non.
On aurait du avoir:
Objectif: récupérer les enfants.
Mission: Je me démène pour y arriver
Final: Je les retrouve enfin!
Et on a eu:
Objectif: récupérer les enfants
Mission: Tiens mais qui est ce personnage parasite qui me met des bâtons dans les roues?
Final: Ah! Finalisation de mon histoire de couple. (Il nous reste 2 min les gars, on les lui rend ses enfants ou pas?)


Précisons encore que la mission en elle-même ne nous intéresse pas, Léonardo étant complètement étranger à sa mise en place et n'ayant aucun intérêt à ce qu'elle aboutisse (outre ses enfants, rappelons-le). Vous souvenez-vous encore de qui est joué par Murphy et de pourquoi cette mission est menée?


Ce manque total d'intérêt pour l'entreprise et ses objectifs, directs et indirects, en supprime irrémédiablement toute passion et tout sentiment de stress, de suspense et d'excitation.


Deuxième point. Ce cher Nolan avait prévu un budget pour nous en mettre plein la vue et nous gratifie d'une scène renversante lors de l'initiation de l'architecte aux monde des rêves. C'est très bien, très beau, très sérieux (avec Nolan on est dans le sérieux hein! On n'est pas là pour rigoler. Le film est d'ailleurs complètement dénué d'humour. Restons dignes!) Mais ensuite? On nous explique tout ce qu'il est possible de faire... pour nous apprendre qu'on ne peut en fait rien faire du tout sous peine de se faire repérer, de perturber un équilibre.
Le royaume des rêves ouvraient toutes les portes du possible et de l'impossible, et on se retrouvera pourtant, pendant tout le film, dans des scènes d'action classiques, à l'arme à feu, où les seules fantaisies seront un tantôt un hôtel, tantôt un décor hivernal. Un peu comme si Neo avait appris le kung fu, le pilotage d'hélicoptère, le bullet-time, le vol de Superman, et plein d'autres trucs super cool, mais qu'à chaque fois qu'il croisait un agent, il devait l'affronter aux échecs, assis à une table de café. Quelle frustration.


Si ce sont là les deux problèmes majeurs à mon sens, je rajouterais: que la scène finale "ouverte" relève plus à mon sens du marketing que de l'exploit scénaristique. Que les personnages sont complètement insipides malgré un casting prometteur. Que le coup du "ça n'a jamais été tenté, mais c'est possible, ayez confiance" frise le ridicule. Que l'idée de base est géniale (et je le pense sincèrement) mais que le rêve dans le rêve dans rêve, ce n'est pas assez exploiter le filon. J'aurais encore ajouté 5 ou 6 couches pour faire bonne figure (back to sarcasme). Que de nombreuses incohérences sont à relever. Bref...


Sorry Nolan. Complexité ne rime pas forcément avec qualité. Et une fois encore, c'est trop prétentieux pour moi. A moins que je ne sois pas assez malin pour te comprendre... je vais finir par le penser.


PS: Au fait, à propos d'Interstellar, t'as une minute?

LVDP
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le 27 juil. 2016

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