J'ai rien compris!

Alors oui on aurait pu décortiquer, essayer de trouver un sens, des sens, les questionner, les tutoyer, et en sortir plus fort pour affronter la vie.
On aurait pu le revoir, faire l'effort, comme pour Revolver de Guy Ritchie ou même Matrix, vu qu'on étaient trop jeunes à l'époque. Peut-être qu'on y aurait vu autre chose la deuxième fois. Autre chose derrière le même son et la même image, transfigurés comme par magie dans notre réception par l'évolution de notre propre subjectivité.

Je sais fils.

Tu as presque envie de dire "wouaw" et de t'abandonner. Sauf que tout ça, c'est des conneries.

Ce petit enfoiré a juste voulu se faire un nom pour de bon, après son prometteur Memento, un peu gâché par le suivant, qui a été, je crois qu'on peut le dire sans passer pour un marseillais, un véritable traquenard pour Al Pacino, et c'est sur ton petit esprit torturé avide de nouvelles torpeurs existentielles que ce sombre petit bonhomme à décidé de gicler son foutre intello-mystificateur pour faire des gros sous. Il t'a enfumé comme il faut le saligaud, il y a mis les formes, on aurait presque dit du fond.

Et puis force est de constater qu'on s'est perdu en route, toi comme moi, on ne va pas se mentir.

Alors, accroché à cet égo comme une vieille cougar anorexique à son chihuaha, et qui s'invente un passé de starlette sur une plage cannoise un jour de grand vent, tu t'es pas laissé abattre. C'est bien, t'as été combattif. Tu t'es dit "nan mais attends, si, si, y'a du sens, ça part en couilles ok, mais moi je vois le truc, je peux pas t'expliquer, laisse tomber". Alors qu'il n'y avait pas de sens. Il n'y avait rien à expliquer. Qu'est-ce que tu voulais donc que ton moi, à qui tu parlais dans cette réplique fictive que je te prête peut-être à tord, laisse tomber?

Alors maintenant, avoues ce mensonge insidieux que tu feins de ne percevoir, reçois l'absolution, et sois pardonné pour ce péché que tu t'infliges à tort, et qui dessers ta dignité plus qu'il ne l'épargne. Fais-donc ce saut avec moi, comme si j'étais Marie Gillain dans une pub pour Lancôme dans les années 90, tu verras, oh oui, c'est plus facile à deux.

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"J'ai rien compris!"